L’Organisation internationale de défense et de promotion des droits de l’Homme (OIDH) a saisi la présidente du Conseil des droits de l’Homme (CDH) relevant des Nations unies, pour demander «une enquête urgente» sur les déplacements forcés des agriculteurs et propriétaires terriens marocains d’El Arja par l’armée algérienne.
Dans sa correspondance datée du 20 mars, l’organisation basée en France a qualifié les faits de « violation grave des droits l’Homme » et de « crime contre l’humanité selon le Statut de Rome de la Cour pénal internationale du 17 juillet 1998 », surtout que les déplacés sont en possession d’« actes de propriété depuis plus de 80 ans».
Le 18 de ce mois, les propriétaires des exploitations de palmiers dattiers dans cette zone du nord-est de Figuig ont dû quitter définitivement leurs parcelles, considérées par l’Algérie sous sa souveraineté selon la convention maroco-algérienne relative au tracé frontalier de 1972. Pour leur part, les agriculteurs estiment que « l’oued sans nom » évoqué dans cet accord et constituant une barrière naturelle se situe au-delà des crêtes frontalières, mais non pas celui qui traverse leurs propriétés et qu’ils connaissent sous le nom de «oued El Arja».
Pour ces raisons, l’OIDH a appelé le CDH à « procéder aux contre les autorités algériennes conformément aux articles 41 et 42 de la Charte des nations unies ».
Depuis le début des années 1990, les Marocains de Figuig traversent la ligne de démarcation frontalière, entre leur pays et l’Algérie, pour rejoindre El Arja, cette petite oasis située sur le territoire algérien, pour exploiter les nombreux palmiers qui y poussent et qui donnent une bonne variété de dattes.
Cette ligne de frontière n’a jamais été remise en cause ni suscité un problème quelconque. Le tracé a été reconnu par le Maroc et l’Algérie en 1972, à travers un accord qu’ils ont signé et déposé auprès de l’Onu.