Il semble que les relations entre la France et le Burkina Faso se dégradent jour après jour depuis deux ans. Les divergences entre la France et son ancienne colonie s’accentuent et la France perd de son influence et de ses intérêts dans ce pays.
Hier, mercredi 9 août, le ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso a annoncé la résiliation des accords d’avantages fiscaux accordés à la France. Il s’agit d’une convention signée en 1965, soit 5 ans après l’indépendance du pays, avec l’introduction de nombreux amendements plus tard dans les années 1967, 1971 et 1974.
La convention permet aux entreprises et aux particuliers français de payer leur impôt sur le revenu au Burkina Faso en direction de la France, et cette convention leur donne également accès à des privilèges fiscaux au Burkina Faso.
Le gouvernement burkinabé avait déjà demandé une révision de cet accord en 2020 et 2021, mais sans réponse de la part de la France. Cet accord était favorable aux institutions et au gouvernement français, alors que le Burkina Faso en subissait les conséquences, et était à l’origine de la perte de nombreux revenus issus des taxes qui en découlaient.
En 2021, le Burkina Faso sera le 6ème partenaire économique de la France en Afrique subsaharienne. Il comprenait près de soixante-dix entreprises françaises ou affiliées à des intérêts français.
Fin juillet, le Parlement burkinabé a également voté un projet de loi qui accorde des incitations fiscales et douanières à la création de petites et moyennes entreprises pour le transfert et la vente des ressources naturelles de l’Etat, dans le but de mettre fin aux contrats des entreprises étrangères.
Par ailleurs, le président intérimaire burkinabé, le capitaine Ibrahim Traoré, a suspendu au début de cette année l’accord avec le groupe français “Méridien”. Il s’agit d’un accord qui prévoit l’exploitation du nouvel aéroport international de la capitale burkinabé, Ouagadougou, pour une période de 30 ans.
Outre la présence de ses institutions au Burkina Faso, les forces françaises étaient présentes au Burkina Faso dans le cadre de l’opération Barkhane. Des troupes qui ont été invitées par les autorités burkinabées à quitter le pays le 18 janvier dernier.
La différence entre le Burkina Faso et la France est également apparue après le récent coup d’État au Niger. Alors que Ouagadougou soutient les putschistes et rejette toute intervention militaire au Niger, Paris, pour sa part, encourage une intervention militaire au Niger par l’intermédiaire du groupe CEDEAO/CEDAW.
En raison de cette divergence, la France a suspendu toute aide financière au gouvernement burkinabé.