100 millions d’aide pour une promesse de retour à la démocratie. L’Allemagne a annoncé le versement imminent d’une aide à la Tunisie, disant avoir « pris cette décision » en soutien à la promesse du président Kais Saied d’un « retour à l’ordre constitutionnel » et d’une restauration « de l’acquis démocratique ».
Lors d’une rencontre avec la ministre tunisienne des Finances, Sihem Boughediri Nemsia, l’ambassadeur d’Allemagne, Peter Prügel, a précisé que le prêt de 100 millions d’euros destiné aux PME et convenu en 2020 serait « décaissé dans les prochains jours », selon un communiqué de l’ambassade d’Allemagne sur son compte Facebook.
Selon l’ambassadeur, « la décision a été prise avec la conviction que la feuille de route du président ouvrait la voie au retour à l’ordre constitutionnel et restaurait l’acquis démocratique dans le pays », selon l’ambassadeur.
L’ambassadeur a rappelé une déclaration faite le 16 décembre par l’Union européenne, soulignant « l’importance du respect des droits de l’Homme et des droits fondamentaux des Tunisiens » et « d’assurer la séparation des pouvoirs et l’état de droit dans le pays ».
L’Allemagne « est prête à continuer de soutenir la consolidation de la démocratie tunisienne » mais elle « suit de près l’évolution de la situation en étroite coopération avec ses partenaires européens et internationaux », a souligné Peter Prügel.
Le président Kais Saied, élu démocratiquement fin 2019, a argué de blocages multiples pour s’arroger les pleins pouvoirs le 25 juillet dernier, en limogeant son Premier ministre et gelant le Parlement.
*La Tunisie en quête de financements
Le 13 décembre, il a annoncé une feuille de route prévoyant une consultation électronique nationale jusqu’au 20 mars, avant un référendum pour amender la Constitution en juillet, et des élections législatives en décembre. Ses opposants ont dénoncé un coup d’Etat et des ONG tunisiennes et internationales ont dit craindre une dérive autoritaire.
Saied a affirmé jeudi que « les libertés étaient garanties » dans son pays, assurant aussi « rejeter la violence », six jours après une manifestation d’opposants réprimée brutalement par la police.
La Tunisie, très endettée, où la croissance est faible et le chômage très élevé (plus de 18 %), est en quête d’importants financements internationaux, en particulier du FMI
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