L’Organisation de la coopération islamique, la Ligue arabe, l’Arabie saoudite et la Libye invitent Alger et Rabat « à la retenue » pour « éviter une nouvelle escalade ».
L’Organisation de la coopération islamique (OCI), la Ligue arabe, l’Arabie saoudite et la Libye ont appelé, mercredi 25 août, l’Algérie et le Maroc au « dialogue » et à la « retenue » au moment où les deux pays voisins traversent une crise diplomatique.
Après des mois de tensions croissantes, l’Algérie a annoncé mardi la rupture de ses relations diplomatiques avec le Maroc, invoquant des « actes hostiles incessants perpétrés par le Maroc contre l’Algérie ».
Basée à Jeddah, en Arabie saoudite, l’OCI a appelé les deux pays au « dialogue pour résoudre les divergences éventuelles », selon un communiqué. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a de son côté exhorté mardi soir Alger et Rabat « à faire preuve de retenue et éviter une nouvelle escalade ».
Commentant la dégradation des relations entre les deux poids lourds du Maghreb, l’Arabie saoudite, puissance régionale, a elle aussi adopté un ton conciliant. « Le royaume (…) appelle les deux pays à prioriser le dialogue et la diplomatie pour ouvrir un nouveau chapitre dans les relations (…) afin de garantir la sécurité et la stabilité », a déclaré mercredi le ministère saoudien des affaires étrangères dans un bref communiqué.
Mercredi soir, la Libye a déploré la crise, appelant Alger et Rabat « à la retenue » et « à éviter l’escalade ». Dans un communiqué publié sur Facebook, Tripoli a invité les deux pays à « s’accrocher aux principes et aux objectifs communs qui ont mené à la création de l’Union du Maghreb arabe (UMA) ».
La Libye a par ailleurs appelé les membres de l’UMA, une instance régionale lancée en 1989 et qui regroupe l’Algérie, la Libye, la Mauritanie, le Maroc et la Tunisie, à se réunir en marge d’une rencontre des ministres des affaires étrangères des Etats membres de la Ligue arabe, prévue entre le 7 et 9 septembre.
Les relations entre l’Algérie et le Maroc sont traditionnellement difficiles, en raison principalement de l’épineux dossier du Sahara occidental.
Les tensions se sont accentuées en 2020 quand l’ancien président américain Donald Trump a décidé de reconnaître la souveraineté de Rabat sur le Sahara occidental, en contrepartie d’une normalisation des relations du Maroc avec Israël.
Mardi, le chef de la diplomatie algérienne Ramtane Lamamra a accusé le Maroc d’avoir « introduit une puissance militaire étrangère dans le champ maghrébin ».
A Rabat, le ministère marocain des affaires étrangères a regretté la décision « complètement injustifiée » de l’Algérie, condamnant une « logique d’escalade » et rejetant « les prétextes fallacieux, voire absurdes, qui la sous-tendent ».