L’Afrique du sud ne compte pas lâcher le Polisario. En témoigne l’appel lancé le mercredi 20 janvier par sa ministre des Affaires étrangères au nouveau président des Etats-Unis pour annuler la reconnaissance par l’administration Trump de la marocanité du Sahara
Par ailleurs, Mme Pandor a émis le souhait de voir les relations entre l’Afrique et les Etats-Unis sous la présidence démocrate «s’améliorer et soient marquées par le respect et la coopération». La cheffe de la diplomatie a dit s’attendre à un « changement de la politique » de Washington sur de nombreux dossiers. Mais elle n’a cité que la question du Sahara.
Lors de l’intervention de la ministre, mercredi à une conférence virtuelle sur le bilan des deux années de l’Afrique du sud au Conseil de sécurité, elle a réitéré la centralité du différend régional dans la diplomatie de son pays. Elle a manifesté sa solidarité avec « le peuple du Sahara occidental dans sa quête d’autodétermination, de liberté fondamentale, d’égalité, de justice et de dignité ».
Mme Naledi Pandor a également exprimé la « préoccupation » de l’Afrique du sud quant à «l’évolution récente de la situation» dans la province. Elle se réfère ainsi à l’intervention des Forces armées royales du 13 novembre à El Guerguerate, appelant à accorder « une plus grande attention à la paix (…) et à un soutien à une solution de la part de l’ONU et de l’Union africaine».
Ces déclarations ne font qu’alimenter la tension avec le Maroc, à seulement quelques semaines du prochain sommet ordinaire de l’UA. Mardi, le représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU, Omar Hilale a adressé une lettre au secrétaire général des Nations unies et aux président et membres du Conseil de Sécurité, pour dénoncer les manœuvres de l’Afrique du Sud sur la question du Sahara. L’ambassadeur réagissait ainsi à une missive de Pretoria destinée aux mêmes instances sur les travaux du dernier sommet extraordinaire de l’Union africaine placée sous le thème « Faire taire les armes».