Rabat – Dans un contexte de crainte d’une escalade des tensions entre l’Algérie et le Maroc, de nombreux responsables algériens ont exprimé leur inquiétude quant à l’approfondissement de la coopération sécuritaire entre le Maroc et Israël.
Selon les rapports des médias algériens, la récente signature d’un accord de sécurité entre Rabat et Tel-Aviv a convaincu de nombreux hauts fonctionnaires à Alger que le Maroc se prépare à un conflit potentiel avec son voisin oriental.
Bien qu’aucun des pays ne souhaite créer davantage d’instabilité et de guerre dans la région, les responsables algériens se disent prêts à une guerre totale avec le Maroc, rapporte le journal français L’Opinion.
Le journal français cite des sources proches de l’armée algérienne qui soulignent que la collaboration entre l’armée israélienne et les Forces armées royales du Maroc pourrait changer la donne, car “dans trois ans, l’armée marocaine éclipsera celle de l’Algérie”.
“L’Algérie ne veut pas la guerre avec le Maroc, mais elle est prête à la faire”, a déclaré une source à L’Opinion, soulignant que si une guerre doit éclater “il faut que ce soit aujourd’hui, car nous sommes militairement supérieurs à tous les niveaux, ce qui ne sera peut-être plus le cas dans quelques années.”
Avec le rétablissement des relations entre Rabat et Tel Aviv, Alger s’inquiète du déséquilibre militaire qui pourrait résulter d’une coopération sécuritaire plus approfondie entre Israël et le Maroc.
“Les armes qui inquiètent le plus les Algériens sont celles liées à la guerre électronique et aux drones”, a déclaré L’Opinion citant sa source.
Israel Aerospace Industries (IAI) a vendu au Maroc des drones kamikazes pour 22 millions de dollars. Le drone kamikaze en question, Harop, transporte 20 kg d’explosifs et peut rester en l’air jusqu’à sept heures, avec une portée pouvant atteindre 1 000 kilomètres.
Bien qu’Alger se vante de son équipement militaire développé, elle considère les drones kamikazes comme un système solide qui pourrait vaincre son armée.
La nomination du Marocain-Israélien Amir Peretz à la tête de l’IAI va encore accentuer la paranoïa en Algérie, selon L’Opinion.
Né dans la ville de Bejaad, dans la province marocaine de Beni-mellal-Khenifra, Peretz n’a jamais renoncé à sa nationalité marocaine.
Pour des sources algériennes citées par L’Opinion, l’enjeu entre le Maroc et l’Algérie est le “leadership dans la région.”
Alors que l’Algérie vise à retrouver sa place parmi les plus fortes puissances militaires d’Afrique, soulignent les sources, “nous devons mettre en œuvre une stratégie diplomatique plus agressive.”
L’article de L’Opinion rappelle que l’Algérie dépense plus d’argent pour son armée que le Maroc. “Au cours des dix dernières années, Alger a acheté deux fois plus de matériel (10,5 milliards de dollars) que le Maroc (4,5).”
En août, l’Algérie a coupé ses liens diplomatiques avec le Maroc et a depuis intensifié ses actions visant à contester l’intégrité territoriale du Maroc.
Le président Abdelmadjid Tebboune a déclaré dans des interviews à la presse algérienne que son gouvernement est déterminé à maintenir les tensions avec le Maroc et refuse toute forme de médiation pour mettre fin au fossé entre les deux voisins.