Rabat – Le gouvernement marocain a abordé jeudi la polémique autour de l’expulsion de deux journalistes français, Quentin Muller et Thérèse Di Campo, par les autorités marocaines.
S’exprimant lors du traditionnel point de presse hebdomadaire, le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, a déclaré que les autorités ont expulsé les deux journalistes parce qu’ils sont “entrés au Maroc en tant que touristes” sans déclarer leur statut de journalistes.
“Ils n’ont demandé aucune autorisation et n’ont pas déclaré qu’ils étaient des journalistes ayant l’intention d’exercer un travail journalistique, comme l’exigent explicitement toutes les lois régissant ce domaine”, a ajouté M. Baitas.
“Il est tout à fait normal qu’ils soient expulsés par les autorités administratives”, a-t-il ajouté, notant que les autorités marocaines ont agi conformément aux dispositions légales.
Les deux journalistes auraient été arrêtés par des policiers en civil mercredi à 3 heures du matin. Quentin Muller est rédacteur en chef adjoint de l’hebdomadaire d’information français Marianne Quentin Muller, tandis que Thérèse Di Campo travaille comme photojournaliste.
Les deux journalistes se sont rendus sur Twitter pour accuser les autorités marocaines d’être “répressives”, affirmant qu’elles les avaient “expulsés de force” du pays “sans aucune explication”.
Muller a affirmé que “ces arrestations sont purement politiques”, ajoutant à son tweet le hashtag #Journalismisnotacrime.
En réponse, M. Baitas a indiqué que plus de 310 journalistes étrangers représentant environ 90 médias internationaux avaient couvert le tremblement de terre qui a frappé le centre du Maroc le 8 septembre.
Il a souligné que ces journalistes ont effectué leur travail ouvertement et sans contraintes, en s’engageant librement avec les citoyens et les personnes touchées par le tremblement de terre.
M. Baitas a souligné l’engagement du Maroc à défendre la liberté de la presse, affirmant qu’aucun journaliste ne fait l’objet d’une quelconque forme de pression ou de discrimination.
Réfutant l’affirmation de M. Buller selon laquelle l’expulsion était motivée par des considérations politiques, Baitas a révélé que parmi les 310 journalistes étrangers qui ont couvert le tremblement de terre, 78 étaient des correspondants de 16 médias français, soit environ un quart du total.
Il a précisé que 13 d’entre eux étaient accrédités pour la couverture du tremblement de terre, et que trois étaient titulaires d’une accréditation permanente. Il a toutefois exprimé des inquiétudes quant à l’objectivité de leur couverture dans certains cas.