Selon le HCP, ladite enquête a été réalisée en parallèle avec une autre sur la violence à l’encontre des filles et des femmes auprès d’un échantillon de 12 000 femmes de la même catégorie d’âge.
«Le but n’est certainement pas de minimiser les violences endurées par les femmes», tient d’emblée à préciser le Haut-Commissariat au Plan (HCP). Ce dernier vient, en effet, de publier les résultats d’une enquête nationale sur la violence subie par les hommes, auprès d’un échantillon de 3000 hommes âgés de 15 à 74 ans. Selon le HCP, ladite enquête a été réalisée en parallèle avec une autre sur la violence à l’encontre des filles et des femmes auprès d’un échantillon de 12 000 femmes de la même catégorie d’âge. Le but étant «d’apporter plus d’éclairage au phénomène social de la violence dans son aspect bidimensionnel, et d’élargir son appréhension du côté des victimes et des auteurs dans leur double source féminine et masculine». Et les chiffres sont plutôt édifiants. Si l’on considère la violence durant toute la vie, 70% des hommes ont subi au moins un acte de violence, 75% parmi les citadins et 61% parmi les ruraux. «Durant les 12 mois précédant l’enquête, 42% des hommes ont subi au moins un acte de violence, 46% en milieu urbain et 35% en milieu rural. Cette violence est plus répandue parmi les jeunes âgés de 15 à 34 ans (47% contre 29% parmi ceux âgés de 60 à 74 ans), parmi les célibataires (46% contre 40% parmi les mariés) et parmi ceux ayant un niveau scolaire supérieur (46% contre 33% pour ceux sans niveau scolaire)», précise le HCP.
Selon la même source, le contexte conjugal s’avère l’espace de vie le plus marqué par la violence puisque 31% des hommes sont victimes de violence perpétrée par la partenaire (épouse, ex épouse, fiancée ou amie intime). La violence dans les autres contextes de vie touche près de 12% d’hommes dans le cadre familial perpétrée par un membre de la famille autre que la conjointe et 10% dans l’espace public. Ils sont 16% à être victimes de violence dans le cadre de l’exercice de leurs activités professionnelles et 12% dans le cadre de leurs études.
A l’exception des lieux d’éducation et de formation, les hommes citadins sont plus exposés à la violence dans les autres espaces de vie que leurs homologues ruraux. «Par forme de violence, 37% des hommes ont subi la violence psychologique au cours des 12 mois précédant l’enquête, 11% la violence physique, 2% la violence sexuelle et 1% la violence économique. Ainsi, 73% de l’ensemble des violences subies par les hommes sont dues aux violences psychologiques, 20% aux violences physiques, 4% aux violences sexuelles et 3% aux violences économiques», nous apprend l’enquête. Et de conclure: «La prévalence de la violence conjugale, établie à 31% durant les 12 mois précédant l’enquête, varie selon les caractéristiques démographiques et socio-économiques des hommes victimes de violence. Elle est plus élevée parmi les citadins avec 33% (27% en milieu rural), les plus jeunes âgés de 15 à 24 ans avec 61% (24% parmi ceux ayant 60 à 74 ans) et ceux ayant un niveau scolaire supérieur avec 41% (24% parmi ceux n’ayant aucun niveau scolaire)».
Pour les auteurs de l’enquête du HCP, l’analyse de la violence subie par les hommes montre qu’en somme, la violence psychologique est la forme qui domine dans tous les contextes de vie, puisqu’elle représente, à elle seule, 73% de l’ensemble des violences subies par les hommes. La violence physique, qui vient en deuxième position avec une part de 20%, est perpétrée dans plus de 44% des cas dans les espaces publics.
«Même si l’espace conjugal affiche le taux de prévalence de la violence le plus élevé, la violence, majoritairement psychologique, touche plus les célibataires (ayant eu une fiancée ou une partenaire intime au cours des 12 mois précédant l’enquête) que les mariés», précise la même source. Et de poursuivre: «D’un autre côté, deux caractéristiques se dégagent comme sources de vulnérabilité à la violence : le jeune âge et la scolarisation.
Ces facteurs de risque de « victimisation» peuvent être expliqués par le fait que les jeunes et les plus scolarisés sont exposés, plus que les autres, à de multiples formes de violence et dans les différents contextes. Ils peuvent être également expliqués par le fait que le processus de scolarisation rend ces garçons et jeunes hommes plus attentifs et sensibles à certaines manifestations moins évidentes de la violence.http://h24.com