Le Caire fait pression pour remplacer l’Américaine Stephani Williams, qui occupe le poste de conseillère du Secrétaire général des Nations unies pour la Libye, par une personnalité africaine, a déclaré une source égyptienne informée au site d’information Al-Araby Al-Jadeed.
Frustré par les politiques précédentes de Mme Williams sur le dossier libyen, le Caire a tendu la main à plusieurs pays africains de poids international, dont l’Afrique du Sud, pour faire pression sur la communauté internationale afin qu’elle accepte un candidat nommé par les Africains pour diriger la mission de l’ONU en Libye, a indiqué la source.
La tension dans les relations entre Williams et l’Égypte a refait surface lors des récents pourparlers facilités par l’ONU entre les membres du Parlement libyen (HoR) et le Haut Conseil d’État au Caire, visant à faire avancer un cadre constitutionnel et législatif pour les élections tant attendues dans le pays.
Les réunions du comité constitutionnel conjoint du HoR et du HCS au Caire se sont terminées le 20 avril, deux jours avant la date prévue.
“Williams a décidé de mettre fin aux réunions et de reprendre un nouveau cycle de discussions après l’Aïd Al-Fitr, à la suite de divergences entre le représentant des Nations unies et les Égyptiens, qui ont fait pression pour imposer leurs visions de la crise libyenne”, a déclaré la source.
À ce sujet, une source diplomatique occidentale au Caire a déclaré au site d’information que les controverses lors des réunions libyennes au Caire étaient le résultat de “tergiversations égyptiennes”.
“Au départ, l’Égypte a fait preuve de bonne volonté pour que les parties libyennes mènent un dialogue libre sur son territoire, avant que la mission de l’ONU chargée de coordonner les pourparlers ne soit surprise par la décision du Caire d’organiser une réunion entre des représentants du Haut Représentant et des responsables des services de renseignement égyptiens”, a déclaré le diplomate occidental. Après la réunion, “ils ont présenté une perception complètement différente de la ligne du dialogue, qui est le consensus sur une règle constitutionnelle.”
Selon le diplomate occidental, M. Williams n’a pas réussi, sous la pression égyptienne, à maintenir le cadre central du dialogue, malgré les promesses du Caire de fournir toutes les facilités et de ne pas interférer dans le déroulement du dialogue.
Il a confirmé que M. Williams avait décidé de mettre fin aux réunions plus tôt que prévu, malgré l’absence d’accord. Une mesure qui a provoqué la colère de l’Égypte, dont la vision va dans le sens de la remise du pouvoir à Fathi Bashagha, favorisé par le Parlement oriental pour guider le pays vers les élections.