Publiée mardi par la direction des études et des prévisions financières (DEPF) au ministère de l’Economie, des finances et de la réforme de l’administration et par ONU-Femmes, une étude s’est intéressée aux obstacles entravant la participation des femmes au marché du travail au Maroc.
Les résultats qui en découlent indiquent que les contraintes familiales, en l’occurrence, le nombre d’enfants à charge constitue un obstacle important orientant la décision des femmes d’intégrer le marché du travail. Ces mêmes contraintes sont à l’origine du recours des femmes au marché du travail en quête de sources de revenus additionnelles, fait ressortir cette étude.
Pour ce qui est de l’effet de l’éducation sur l’accès des femmes à l’activité, les analyses font état de contrastes en fonction des secteurs d’activité. Ainsi, les niveaux d’éducation du primaire au secondaire collégial exercent un effet positif sur la probabilité de l’emploi des femmes dans l’industrie.
En effet, le statut dominant des femmes employées dans l’industrie est le statut d’ouvrier (généralement sans qualification). Cependant, l’accès au niveau d’étude supérieur impacte négativement la probabilité de l’emploi des femmes dans ce secteur. En revanche, l’accès aux études qualifiantes et supérieures impactent positivement la probabilité de l’emploi des femmes dans le secteur des services.
L’effet de l’accès à l’éducation (valable pour les quatre niveaux étudiés) est, en revanche, très important pour que les femmes aient une chance d’accéder à un emploi dans le secteur public. A cet égard, il y a lieu de noter que les femmes diplômées sont très concentrées dans le fonctionnariat (55% des femmes diplômées du supérieur qui sont en activité sont embauchées dans le secteur public contre 28% dans les services et près de 54% des femmes fonctionnaires disposent de diplôme d’études supérieures et 30% d’entre elles d’un diplôme du niveau secondaire).
Cette étude, qui porte sur les coûts économiques des inégalités de genre dans le marché du travail au Maroc, s’est appuyée sur les données émanant du Recensement général de la population et de l’Habitat (RGPH-2014). Elle s’est focalisée sur la population urbaine en âge de travailler (de 15 à 60 ans), tout en excluant les étudiants et ce, afin de se concentrer sur le choix de l’emploi au lieu des choix liés à la scolarisation.
Pour ce faire, une analyse multivariée a été appliquée permettant d’estimer économétriquement l’emploi féminin moyennant la méthode d’estimation probit.