Selon le chef du gouvernement d’Israël, l’explosion sur le navire MV Helios Ray «est un acte iranien». De son côté, Téhéran fustige une «manœuvre de diversion» de l’Etat hébreu. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a accusé le 1er mars 2021 l’Iran d’être à l’origine de l’explosion survenue la semaine dernière sur un navire israélien en mer d’Oman. Le chef de l’Etat hébreu a promis une riposte contre des intérêts iraniens «partout dans la région», s’exprimant après des frappes le 28 février au soir attribuées à Israël contre des éléments pro-iraniens en Syrie. De son côté, Téhéran a fermement nié toute implication. «Il est clair que c’est un acte iranien. Et pour ce qui est de ma riposte, vous connaissez ma politique. L’Iran est le plus grand ennemi d’Israël et je suis déterminé à l’arrêter et nous allons le frapper partout dans la région», a déclaré Benjamin Netanyahou lors d’une interview à la radio. «Plus important encore, l’Iran n’aura pas l’arme nucléaire que ce soit dans un accord ou sans accord. C’est ce que j’ai dit à mon ami, le président [américain Joe] Biden», a ajouté le chef du gouvernement israélien, actuellement en campagne pour les législatives du 23 mars. Une «manœuvre de diversion» israélienne, selon Téhéran L’Iran a rejeté le 1er mars l’accusation du Premier ministre israélien, avertissant contre de probables tensions : «Nous rejetons fermement cette accusation» car «la source de cette accusation est elle-même la moins crédible qui soit, ce qui en montre l’invalidité», a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Saïd Khatibzadeh, dans une conférence de presse à Téhéran. Le porte-parole de la diplomatie iranienne a jugé la déclaration du Premier ministre israélien comme une «manœuvre de diversion» à des fins de politique intérieure qui «ne profite qu’au Premier ministre corrompu du régime sioniste». «Si le régime d’occupation de Jérusalem veut utiliser cette accusation comme base pour créer de nouvelles tensions, nous les surveillerons et les suivrons de près» a-t-il ajouté, précisant : «S’il arrive quoi que ce soit, nous y répondrons au moment opportun.»
Le bateau israélien MV Helios Ray, qui transporte des véhicules, naviguait entre la ville saoudienne de Dammam et Singapour, au moment de l’explosion qui a eu lieu au large du sultanat d’Oman, selon Dryad Global, une société spécialisée dans la sécurité maritime. La mer d’Oman est située entre l’Iran et Oman, à la sortie du stratégique détroit d’Ormuz par lequel transite une grande partie du pétrole mondial et où opère une coalition dirigée par les Etats-Unis. Le navire israélien se trouve depuis le 28 février au port Mina Rashid de Dubaï. L’accès au bateau n’était pas possible dans ce port des Emirats arabes unis, un Etat du Golfe qui a normalisé en 2020 ses relations avec Israël. Le 27 février, le ministre israélien de la Défense Benny Gantz avait évoqué l’hypothèse d’une attaque de l’Iran contre le bateau à l’heure où Téhéran tente, selon les autorités israéliennes, de faire monter la pression afin de renégocier à son avantage avec Washington l’accord sur son programme nucléaire. L’Iran avait par ailleurs accusé le renseignement israélien d’être à l’origine en novembre dernier de l’assassinat, à Téhéran, du scientifique nucléaire Mohsen Fakhrizadeh. Le 28 février, le journal iranien Kayhan, relai de la mouvance conservatrice, avait affirmé que le bateau israélien était «probablement tombé dans le piège de l’une des branches de l’axe de la Résistance». Le «bateau espion recueillait des renseignements sur le golfe Persique et la mer d’Oman», avait accusé le journal.