José Luis Rodriguez Zapatero plaide à nouveau pour le Maroc. ‘Ancien chef du gouvernement espagnol a couvert d’éloges le projet d’autonomie présenté par le Maroc en 2007. Il offre «une puissante et grande autonomie» tout en «respectant l’identité du Sahara», a-t-il souligné. «Mais, comme cela arrive fréquemment, je suis sûr que ce projet n’a pas été lu, et ceux qui doivent le relire ne le font pas non plus». Zapatero a émis le vœu que l’ONU -qui a déjà dans ses résolutions pris en compte l’initiative marocaine- puisse la réexaminer profondément.
Interrogé sur la crise entre Rabat et Madrid, Zapatero a exprimé sa «préoccupation». «Notre relation avec le Maroc est fondamentale et de par mon expérience, avoir une bonne relation avec le Maroc est parfaitement possible». Et d’ajouter qu’il a observé du côté du «gouvernement marocain et du roi du Maroc une volonté d’entente réelle. C’est une affaire d’Etat car elle touche à la sécurité et nous devons tout mettre en œuvre pour retrouver au plus vite une bonne relation» avec le royaume.
Tout en évitant d’adresser ouvertement des critiques à la gestion du dossier par le gouvernement, José Luis Zapatero a invité son camarade Pedro Sanchez à «promouvoir toutes initiatives permettant de rétablir le dialogue. L’évaluation des décisions prises doit être faite par le gouvernement en concertation avec le Maroc (…) la relation avec le Maroc doit reposer sur un principe de base, celui de la confiance du frère, comme le roi du Maroc a toujours traité le roi émérite (Juan Carlos, ndlr)».
L’ancien chef du gouvernement (2004-2011) a affirmé que Rabat pense que l’ «Espagne ne mesure pas à sa juste valeur l’effort qu’il dépolit pour contrôler l’immigration irrégulière. J’ai été témoin qu’il est très difficile pour la gendarmerie et pour les autorités marocaines d’arrêter et réprimer l’immigration sub-saharienne».
Zapatero a enfin pointé les véritables risques guettant la stabilité de l’Espagne et l’Europe, dans les années à venir. «A moyen terme, le problème le plus important pour l’Union européenne et l’Espagne est l’Afrique» et non le Maroc. Une allusion à la menace jihadiste qui contrôle de larges zones au Sahel et en l’Afrique de l’ouest