Des membres de l’armée espagnole, envoyés dans le préside occupé de Sebta pour surveiller les frontières et qui auraient malmené et mis en danger la vie de mineurs marocains, sont aujourd’hui sur la sellette. Craignant des poursuites judiciaires, ces militaires cherchent l’immunité et font miroiter la carte de la rébellion. Les détails.
L’ouverture par le parquet du préside occupé de Sebta d’une enquête judiciaire sur le traitement inhumain infligé aux mineurs marocains par des militaires espagnols continue de susciter des réactions au sein de l’armée espagnole. Les investigations menées ont conclu que des militaires ont malmené des mineurs et mis en danger leur vie en les jetant à la mer. Ce qui déclenchera des poursuites judiciaires, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du week-end des 12 et 13 juin.
La réaction de ces militaires ne s’est pas fait attendre. Ils ont brandi la carte de la rébellion en cas de poursuites judiciaires, indiquent les sources du quotidien. En effet, des responsables au sein de l’armée espagnole, indique le quotidien, ont manifesté «leur colère à propos de la poursuite judiciaire de leurs collègues, affirmant que leurs chefs les ont abandonnés». Ce qui les a poussés, ajoutent les sources du quotidien, «à réagir sur les réseaux sociaux pour protester, demandant ce qu’ils ont appelé des garanties avant d’être déployés sur de nouveaux fronts».
Dans une déclaration à la presse, le secrétaire général d’une association professionnelle, relevant de l’armée, a fait savoir que les militaires avaient souligné à plusieurs reprises la nécessité de garantir la sécurité juridique aux éléments exerçant aux frontières. Ceci, poursuit le quotidien, au moment où l’état-major de l’armée espagnole commence à prendre au sérieux la question de l’indiscipline, ordonnant au renseignement militaire d’établir des rapports sur les publications diffusées sur les réseaux sociaux.
Le rapport du renseignement militaire a mis en garde contre la rébellion des militaires déployés dans les présides occupés de Sebta et Melilla qui n’appliqueraient pas les ordres de leurs supérieurs. Et de faire remarquer que ce manque de discipline se propagera à d’autres casernes et à d’autres régions qui soulèveront des revendications séparatistes. Des militaires espagnols, rappelle le quotidien, ont été impliqués dans des actes de violence à l’encontre des mineurs marocains dans le préside occupé de Sebta. Une vidéo, largement partagée sur les réseaux sociaux, montre des militaires espagnols repousser à la mer des mineurs et des jeunes Marocains à l’aide de matraques. Des images authentifiées par des ONG.