Dans un article consacré aux prochaines élections du 8 septembre prochain, Le Journal du Dimanche (JJD) anticipe une défaite du PJD qui dirige la majorité gouvernementale depuis dix années. Selon l’auteur de l’article qui fait intervenir le politologue Mohamed Tozy lequel enseigne au Maroc et en France, le parti de la lampe pourrait perdre sa place lors du prochain scrutin. « Contrairement à l’élection de 2016 qui l’a vu stagner en voix mais rester en tête et gagner en sièges, le Parti de la justice et du développement du Premier ministre (chef de gouvernement, ndlr) Saad Dine El Otmani pourrait payer cette fois l’usure du pouvoir », lit-on dans l’article du JJD, paru dimanche 5 septembre. «La clientèle du PJD est toujours restée assez stable, mais il y a aujourd’hui une baisse de l’engouement observé en 2011 et 2016″, analyse le politologue, ajoutant que la professionnalisation politique et technocratique du PJD l’a peu à peu écarté du peuple profond». De son côté, Abdelmalek Alaoui, entrepreneur qui vient de publier le livre « Le temps du Maroc », a indiqué dans le même article du JJD qu’ « il y a un rejet du PJD pas tellement pour son idéologie et ses valeurs conservatrices mais pour la faiblesse de son bilan qu’il s’agisse des infrastructures, de la transition énergétique, de l’emploi ou de la solidarité sociale, autant de postes détenus par des ministres PJD ».
Selon le journal français, le seul parti politique qui fait office de favori face à cette situation, c’est le Rassemblement national des indépendants. Ce dernier et malgré la pandémie a été très actif sur les réseaux sociaux, selon l’hebdomadaire français qui affirme que le parcours du RNI sous la conduite de son président Aziz Akhannouch est très suivi, notamment par les pays voisins, mais surtout comme en France et en Espagne. D’ailleurs, l’ancien Premier ministre français, Manuel Valls, a signé une tribune dans laquelle il cite l’avantage d’un gouvernement dirigé par une personnalité comme le numéro un du RNI.
Pour lui, «les élections du 8 septembre sont donc à suivre attentivement. Les sondages sont interdits au Maroc mais les élections des Chambres professionnelles tenues le 6 août 2021 ont vu la victoire du RNI. Ce parti se définissant comme social-libéral/social-démocrate est dirigé par Aziz Akhannouch depuis 2016. Il a obtenu 638 sièges sur les 2.230 qui étaient à pourvoir, soit 28,61%. Nombre d’observateurs politiques y voient donc les prémices d’un possible succès le 8 septembre».
La même source précise que «Aziz Akhannouch devient un candidat privilégié pour le poste de Premier ministre (chef de gouvernement, ndlr)». Et de conclure : «Nous aurions tout à gagner que le gouvernement du Maroc soit dirigé par un stratège, un entrepreneur moderne, avec une véritable vision économique et sociale, capable de relever les défis du Maroc».