Une lettre de protestation a été déposée par ces organisations auprès du ministère espagnol de l’Industrie, du Commerce et du Tourisme pour réclamer l’interruption de cette opération de “vente illégale” d’un navire de patrouille à haute altitude (OPV).
Les organisations en question considèrent que la vente du navire de guerre “s’inscrit dans le cadre de la reprise du conflit armé entre le Maroc et le Front Polisario, et de l’intensification de la répression marocaine contre la population civile sahraouie dans les zones occupées du Sahara occidental, confirmée par l’organisation de défense des droits humains et dont le gouvernement allemand a fait écho ces derniers jours”, ajoute l’agence sahraouie.
Le 8 janvier, la société publique espagnole Navantia officialisait la vente d’un patrouilleur à la marine royale marocaine. Deux mois après cette annonce, douze organisations proches du Polisario dénoncent le contrat. Ce jeudi 18 mars, elles ont demandé au ministère espagnol de l’Industrie, du Commerce et du Tourisme de « suspendre » le contrat sous prétexte qu’il « contrevient à la législation espagnole sur le commerce des armes et au droit international ».http://yabiladi.com
« La vente du navire viole également la responsabilité juridique de l’Espagne en tant que puissance administrant du territoire non autonome du Sahara occidental, reconnue par les Nations unies et la justice espagnole et européenne.»
Cette nouvelle action a été précédée le 27 février, par un sit-in organisé par des membres du Polisario soutenus par des organisations espagnoles devant le siège de Navantia à Cadiz pour protester contre le contrat.
Le 8 janvier, la ministre des Finances, porte-parole du gouvernement Maria Jesus s’est félicitée que la construction d’un seul patrouilleur au profit du Maroc assure des postes d’emploi à 250 salariés de Navantia dans la région de l’Andalousie pour au moins trois années. Une bouffée d’oxygène pour le management, notamment après avoir raté, en avril 2020, le marché de la réalisation de dix navires de guerre pour la marine des Etats-Unis pour un montant de cinq milliards euros. L’administration Trump avait choisi de confier le projet au groupe italien Fincantieri.
La conclusion de ce contrat avec la marine royale marocaine a nécessité plus d’une année de négociations entre les deux parties. Dès janvier 2020, la société publique espagnole Navantia avait annoncé avoir proposé au Maroc la construction de deux patrouilleurs pour un montant de 260 millions euros.