Rabat – Un rapport de l’ONU indique qu’une fosse commune contenant 87 personnes, identifiées comme faisant partie du peuple Masalit, a été découverte dans l’ouest du Darfour, au Soudan.
Cette découverte met en évidence la tournure catastrophique du conflit ethnocentrique qui sévit dans le pays, et coïncide avec le sommet régional qui s’est tenu au Caire en vue de résoudre l’escalade de la crise soudanaise. Le jour même de l’ouverture du sommet, le bureau des droits de l’homme des Nations unies a présenté des preuves crédibles de la responsabilité des forces paramilitaires de soutien rapide (RSF) dans l’assassinat des victimes.
“Si les personnes avec lesquelles j’ai travaillé savaient que je vous ai montré ces photos et vidéos, ou même que je les ai filmées, je suis un homme mort”, a déclaré un témoin à la BBC. “Les photos montrent des dizaines de cadavres, certains recouverts de couvertures et de vêtements, d’autres gonflés et déjà en décomposition”, ajoute la BBC.
Les Nations unies ont fermement condamné ces meurtres odieux et le traitement déplorable réservé aux personnes décédées et à leurs communautés, et ont demandé l’ouverture immédiate d’une enquête. Le RSF, cependant, a nié avec véhémence toute implication et a rejeté les accusations comme étant politiquement motivées.
La proposition de l’Égypte
Cette évolution alarmante a suscité l’inquiétude des dirigeants mondiaux et des discussions urgentes lors du sommet du Caire, où le président égyptien Abdel Fattah el-Sisi a proposé un plan global pour faire face à la crise actuelle.
Le plan du président el-Sisi prévoit un cessez-le-feu de trois mois, la mise en place de couloirs de sécurité pour l’aide humanitaire et une communication facilitée entre les factions belligérantes. Ce plan, qui s’appuie sur les relations de longue date entre l’Égypte et l’armée soudanaise, a bénéficié d’un soutien important de la part des participants au sommet du Caire.
Si la plupart des dirigeants ont salué la proposition de l’Égypte, le Premier ministre éthiopien Aby Ahmed a appelé à un alignement sur le plan présenté par l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), une organisation régionale d’Afrique de l’Est. M. Ahmed a notamment insisté sur la nécessité de respecter la souveraineté du Soudan et a mis en garde contre toute nouvelle complication de la situation fragile qui prévaut dans ce pays.