Rabat – Aguila Saleh, président du Parlement libyen, et le président du Haut Conseil d’Etat libyen Khaled Al Mishri ont eu un entretien lors de leur récente visite au Maroc, a révélé une source du Haut Conseil d’Etat libyen.
Dans une déclaration au média libyen Libya Al Ahrar TV, la source a indiqué que les deux hauts fonctionnaires se sont rencontrés au Maroc et ont discuté de plusieurs questions relatives au processus de paix libyen, notamment “le mécanisme de réouverture du projet de constitution” et un référendum potentiel.
Au début du mois, de nombreux médias marocains et internationaux ont fait état de la visite d’Al Mishri et d’Aguila Saleh au Maroc dans un contexte de craintes renouvelées concernant le dialogue politique encourageant mais stagnant mené par l’ONU en Libye.
Les médias d’État marocains n’ont publié aucune information sur cette visite, ce qui a donné lieu à des spéculations sur la signification et la sensibilité de l’événement.
Selon la source du Haut Conseil d’Etat libyen, la visite couverte par le secret des deux responsables libyens a culminé dans une série de consultations avec de hauts responsables marocains concernant la voie à suivre dans la crise libyenne qui dure depuis une décennie.
Dans un premier temps, les sources médiatiques qui ont couvert la visite de Saleh et Al Mishri au Maroc n’étaient pas sûres que les deux représentants libyens aient rencontré les responsables marocains autour de la même table de négociation.
La source de Libya Al Ahrar TV a toutefois déclaré qu’il y a un “rapprochement entre les deux parties” et que Saleh et Al Mishri étaient tous deux d’accord au Maroc lorsqu’il s’agissait de mettre en place un ensemble de règlements avant le référendum sur la nouvelle constitution.
Dans des commentaires antérieurs sur la meilleure façon de résoudre la longue crise libyenne, Al Mishri et Saleh avaient tous deux souligné l’importance de l’adoption d’une nouvelle constitution.
Selon certains rapports, de nombreux responsables libyens considèrent également l’adoption d’une nouvelle constitution comme une étape nécessaire à l’organisation d’une élection visant à mettre en place un gouvernement central fiable et inclusif chargé de rétablir la sécurité et la stabilité dans ce pays déchiré par la guerre.
L’élection devait avoir lieu en décembre 2021 sous les auspices de l’ONU, mais l’événement a été reporté après qu’une commission parlementaire a conclu qu’il serait impossible de tenir le processus électoral comme prévu compte tenu du niveau actuel de préparation.
Cette semaine, Aguila Saleh devrait présider une session parlementaire au cours de laquelle il fournira un briefing complet sur sa récente visite au Maroc, a déclaré dimanche le député Ibrahim Al Zaghid à Libya Al Ahrar.
Ces derniers mois et ces dernières années, le Maroc a accueilli plusieurs réunions de consultation réunissant les factions libyennes rivales pour discuter d’une solution politique mutuellement acceptable à la crise de leur pays.
Les plus récentes “réunions inter-libyennes” organisées par le Maroc ont eu lieu l’année dernière dans les villes de Tanger et de Bouznika, et de nombreux observateurs ont depuis attribué à ces deux événements le mérite d’avoir jeté les bases du processus politique mené par l’ONU pour mettre fin au bourbier socio-politique de la Libye qui dure depuis une décennie.