Ils l’accusent de blocage de plusieurs projets de lois au Parlement
Le chef de gouvernement a pointé du doigt le retard dans l’adoption de plusieurs projets de lois. Il s’agit notamment du projet de loi relatif au droit à la grève, le projet de code de la mutualité ainsi que le projet de loi relatif à la couverture médicale des parents.
La tension monte entre les partenaires sociaux à la veille des élections professionnelles. La couleur vient d’être annoncée après le passage du chef de gouvernement à la Chambre des conseillers. La deuxième Chambre connaît en effet la présence des syndicats les plus représentatifs ainsi que le patronat. Profitant de la séance mensuelle consacrée au questionnement sur la politique générale, le chef de gouvernement a pointé du doigt le retard dans l’adoption de plusieurs projets de lois. Il s’agit notamment du projet de loi relatif au droit à la grève, le projet de code de la mutualité ainsi que le projet de loi relatif à la couverture médicale des parents. Le numéro 1 de l’Exécutif a ainsi demandé d’examiner les textes en question et de procéder au vote par un oui ou un non mais éviter de geler les projets de textes qui se trouvent pour certains depuis des années au Parlement.
Une version des faits qui est loin de plaire aux syndicalistes qui y voit en une tentative du chef de gouvernement de se dédouaner de toute responsabilité concernant le retard de l’adoption de lois précitées. Pour de nombreux syndicalistes, l’Exécutif a une grande part de responsabilité dans la situation actuelle. A plusieurs reprises, les centrales syndicales les plus représentatives avaient demandé «l’ouverture d’un débat et la reprise du dialogue social pour statuer sur les questions restées en suspens». Il faut dire que les deux parties adoptent des points de vue complètement opposés en ce qui concerne le projet de loi organique relatif à la réglementation du droit à la grève. Alors que le gouvernement veut absolument examiner les dispositions de ladite loi directement au Parlement, les syndicats penchent pour l’ouverture de consultations au préalable dans le cadre du dialogue social. Une chose est sûre en tout cas. Il devient évident que le projet de loi organique en question devra attendre encore quelques mois ou même quelques années. Et pour cause.
La législature actuelle prend fin en août prochain sans aucune visibilité sur les projets de lois se trouvant toujours dans les tiroirs. Il faut préciser, en outre, que le clash entre le gouvernement et les syndicats arrive à une étape cruciale puisque les fonctionnaires et les salariés seront les premiers appelés dans les prochains jours aux urnes pour élire leurs représentants dans le cadre des élections professionnelles. Des élections décisives pour connaître la représentativité des syndicats au Parlement. Actuellement quatre centrales sont représentées à la Chambre des conseillers, notamment l’Union marocaine du travail (UMT), la Confédération démocratique du travail (CDT), l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) et l’Union marocaine du travail au Maroc (UNTM). Quels seront les résultats des prochaines élections ? L’épreuve promet en tout cas d’être assez rude. Le scrutin permettra également d’avoir une idée sur la suite puisque plusieurs syndicats entretiennent des rapports solides avec les partis politiques.
Le gouvernement a honoré tous ses engagements avec un coût financier de l’ordre de 14,25 milliards de dirhams, dont l’augmentation des salaires et des allocations familiales et ce malgré la conjoncture économique difficile, a indiqué le chef de gouvernement devant les conseillers parlementaires. Il a mis en avant la hausse de l’investissement public et de recrutement dans le secteur public, l’augmentation du budget alloué aux secteurs sociaux, dont l’éducation et la santé, ainsi que le lancement du chantier royal de généralisation de la couverture sociale.
Pour ce qui est du secteur privé, le dialogue social a abouti à l’augmentation de 10%, sur deux tranches, des salaires et des allocations familiales, a-t-il fait savoir, citant également l’institutionnalisation régionale et professionnelle du dialogue social à travers la mise en place de commissions régionales et provinciales du dialogue social pour résoudre les contentieux du travail et préserver la paix sociale. Ces commissions ont traité 119 conflits, dont 43 ont été résolus, alors que 13 litiges ont été soumis à la commission nationale d’enquête et de conciliation, a-t-il indiqué.