Saber Azzouz a fait partie des jeunes ayant parcouru les brise-lames de Tarajal pour rallier Ceuta, lundi dernier. Mais il a eu moins de chance que ses amis, car ce périple lui a été fatal. En l’absence de la possibilité de faire des voyages spéciaux et face à une frontière maroco-espagnole toujours fermée, sa famille à Fnideq ne peut faire son deuil.
Reconnu sur les photos, le jeune ne peut être formellement identifié in situ par un proche. De ce fait, il sera probablement enterré sous une tombe anonyme, dans l’un des deux cimetières de l’enclave espagnole, selon El Faro de Ceuta. Faute de libre circulation au niveau de la frontière, la dépouille ne peut pas non plus être rapatriée.
«Il est parti avec d’autres amis quand il a appris que tout le monde passait», a confié au média espagnol son père Mohamed, qui a ainsi perdu un de ses cinq enfants. La même source indique que la famille endeuillée a appris le décès à travers une photo envoyée par téléphone, montrant que Saber était «le jeune homme décédé dont tout le monde parlait». El Faro de Ceuta rapporte, par ailleurs, que le laboratoire relevant de la garde civile a prélevé les empreintes digitales du corps pour les envoyer via Interpol à Rabat, afin de permettre la confirmation de l’identité du jeune.
Depuis lundi, près de 10 000 personnes ont traversé la frontière avec Ceuta, par voie maritime ou terrestre, selon le média local. Saber a fait partie de ceux ayant voulu «gagner leur vie» à Ceuta, comme tant de jeunes de la région, après que son activité commerciale transfrontalière a été mise à l’arrêt avec la fermeture des frontières.