Casablanca – Dans un contexte de tensions diplomatiques avec la Tunisie, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a réaffirmé le 6 septembre au Caire que la position du Maroc sur l’accueil “grave et inacceptable” par la Tunisie du chef du Front Polisario séparatiste Brahim Ghali “reste inchangée.”
Cette position “est celle exprimée par le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger dans son communiqué du 26 août 2022, et partagée par l’ensemble du peuple marocain et toutes ses forces vives”, a souligné M. Bourita.
Le chef de la diplomatie marocaine a tenu ces propos en réponse à un communiqué du secrétaire général de la Ligue des États arabes, Ahmed Aboul Gheit, qui avait affirmé que la brouille diplomatique entre Rabat et Tunis serait “réglée” lors d’une conférence de presse à l’issue de la clôture de la 158e session du Conseil de la Ligue.
À la fin du mois dernier, le Maroc a boycotté la 8e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD) qui s’est tenue le mois dernier à Tunis, pour protester contre “l’acte hostile” de la Tunisie, qui a accueilli Brahim Ghali, le chef du Front Polisario, le groupe séparatiste qui revendique l’indépendance du sud du Maroc.
Rabat a maintenu que non seulement l’accueil du chef du Polisario par le président tunisien était un “coup de poignard dans le dos” de l’intégrité territoriale du Maroc, mais qu’il démontrait également l’abandon abrupt par la Tunisie de sa neutralité vieille de plusieurs décennies dans le conflit du Sahara occidental.
Dans un contexte de tensions diplomatiques croissantes entre Rabat et Tunis, de nombreux Tunisiens ont condamné leur président pour avoir personnellement accueilli et hébergé le chef du Front Polisario séparatiste.
En particulier, certains critiques ont critiqué la décision du président Saied de mettre fin à la “neutralité constructive” de longue date de la Tunisie sur le conflit du Sahara occidental, la décrivant comme “dangereusement sans précédent” et “politiquement stupide”.