Le site de la chaine d’information et d’analyse financière et économique BNN Bloomberg vient de publier, mercredi 3 février 2021, une analyse concernant la situation économique en Tunisie.
D’après Bloomberg, le ministre des Finances, Ali Kooli a déclaré qu’il était résolu à prendre des mesures douloureuses et impopulaires pour sauver l’économie avant de reprendre les négociations avec le Fonds monétaire international. La déclaration du ministre vient, selon BNN Bloomberg quelques semaines à peine après des manifestations contre le chômage et la pauvreté.
Ali Kooli a assuré, également, que les choses vont s’améliorer en Tunisie du fait que le gouvernement a décidé de prendre les mesures nécessaires. Toujours selon lui, certaines de ces résolutions ne sont pas faciles à prendre mais finiront par changer « profondément » l’économie, sans que le ministre ne donne pour autant aucun détail. Cependant, il a affirmé que ces décisions donneront leurs fruits dans quelques semaines.
A ce titre, les autorités envisagent une émission de “sukuks” souverains ou bien se tourner vers les marchés financiers du Moyen-Orient, d’Asie ou même des États-Unis pour lever des fonds susceptibles de combler un déficit budgétaire prévu entre 4 et 5 milliards de dollars (11-14 milliards de dinars) en 2021, selon À. Kooli.
Néanmoins, BNN Bloomberg a rappelé que les Tunisiens ont déjà entendu de telles promesses des 10 gouvernements qui se sont succédés au cours de la dernière décennie. L’instabilité politique a aggravé le chômage des jeunes et la corruption, tandis que les multiples attaques terroristes ont ralenti l’industrie du tourisme avant même que la pandémie de la Covid-19 ne bloque le secteur dans le monde.
A. Kooli a précisé que les revendications des manifestants descendus dans la rue dans plusieurs régions sont légitimes.
Les propos de A. Kooli rappellent, selon BNN Bloomberg ceux de Hichem Mechichi, qui, aux moments les plus forts des manifestations, a déclaré avoir « compris la colère et la frustration de la jeunesse », tout en déployant la police et l’armée pour mettre un terme aux protestations.
BNN Bloomberg a noté que Mechichi a réitéré les promesses faites par les chefs des gouvernements précédents de réduire les dépenses de la caisse de subventions, de céder des entreprises publiques et de faciliter le financement des entrepreneurs tunisiens.
Mais le puissant syndicat UGTT, en entente avec le président Kais Saied, d’après BNN Bloomberg et pas avec le gouvernement de Mechichi, s’oppose officiellement au désengagement de l’Etat de ses actifs et a menacé dans le passé de descendre dans la rue si la caisse de subventions serait touchée.
Ali Kooli a par ailleurs assuré que la prochaine étape pour la Tunisie consistera réellement à mettre en œuvre des réformes tout en déclarant qu’il est convaincu que le pays entamera des discussions avec le FMI et que les deux parties finiront certainement par trouver un consensus.