Le mouvement de protestation des blouses blanches a connu un franc succès. Le taux de suivi de la grève menée par l’intersyndicale de la santé a dépassé les 80%.
Malgré un service minimum assuré, les hôpitaux du pays ont été paralysés durant toute la journée, d’hier. « Il y avait une grande mobilisation dans les régions du pays. Nous avons bien marqué notre présence mais surtout notre colère palpable dans tous ces rassemblements réussis dans tous les établissements hospitaliers du pays. Nous attendons un retour de la tutelle que nous espérons positif. Il y va de l’avenir de la santé publique », déclare Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) avant d’annoncer fièrement que le taux de participation à ce mouvement de protestation d’une journée a dépassé les 82%.
Pour rappel, les blouses blanches ont choisi la journée mondiale de la santé pour revendiquer une meilleure considération pour le corps médical qui a perdu 220 de ses membres dont 176 médecins durant la crise sanitaire de la Covid19. «Nous ne tolérons plus le bricolage. Nous voulons des solutions réelles et radicales. Assez de solutions de circonstance. Nous avons besoin de salaires décents digne de l’armée blanche », ajoute le Dr Merabet devant une immense foule de médecins et de paramédicaux rassemblés au centre hospitalo-universitaire Mustapha Bacha à Alger.
«L’armée blanche en colère », « la santé agonise » et « non à la limitation des droits syndicaux » sont autant de slogans relevés durant cette journée. « Cela fait des années que nous militons pour la dignité. Nous avons eu des promesses d’une dizaine de ministres sans qu’il y ait un véritable changement. Aujourd’hui, nous disons une énième fois « non ». Nous sommes prêts à aller nettement loin qu’une simple journée de protestation. Ne ne comptons pas nous taire jusqu’à voir nos revendications satisfaites», affirme le Pr Rachid Belhadj, président du Syndicat nationale des enseignants chercheurs et hospitalo-universitaires (SNECHU).
Les 3 membres de l’intersyndicale de la santé, à savoir le SNPSP, le SNECHU et le syndicat national des paramédicaux (SAP) ont prévu de se rencontrer la semaine pour évaluer la situation et décider d’une éventuelle nouvelle action.
Des membres du SAP proposent déjà des manifestations hebdomadaires chaque dimanche et mercredi. Signalons que les blouses blanches revendiquent une meilleure considération salariale pour les médecins et les paramédicaux, la création d’une fonction publique pour le secteur de la santé et une modification du système de sécurité sociale. En gros, il est demandé la réforme du système de santé.
Les membres de l’intersyndicale de la santé demandent également la concrétisation des promesses du président quant aux indemnités et primes spéciales Covid dues au personnel de la santé.
Il est cité lors de cette conférence de presse, la prime Covid non versée jusqu’à ce jour, les indemnités pour les familles qui ont perdu un des leurs à cause de cette pandémie, la bonification de la retraite de 6 mois pour les travailleurs de la santé et la reconnaissance de cette maladie comme maladie professionnelle. Le troisième dossier est celui de l’exercice syndical où les militants syndicaux sont visés par les mêmes pratiques sans aucun changement.