Des partis de l’opposition démocratique, proches du hirak, ont salué le rejet «massif» des élections législatives anticipées par les Algériens.
Selon l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), le taux de participation national n’a atteint que 30,20%, le score le plus faible depuis au moins 20 ans pour des législatives.
«Ce scrutin a été massivement rejeté par les Algériens. C’est un échec cuisant pour le président Tebboune, qui se retrouve affaibli» politiquement, a réagi Zoubida Assoul, présidente de l’Union pour le changement et le progrès (UCP), jointe, hier, par téléphone. «Le chef de l’Etat doit tirer les conséquences de ce désaveu populaire et ne doit pas se calfeutrer dans le déni politique», a-t-elle ajouté.
Son parti, qui réclame un «dialogue sérieux», entend poursuivre son travail de mobilisation afin de «rassembler davantage les gens qui sont fidèles aux principes du hirak», en vue de l’avènement d’une «transition démocratique», une revendication phare des forces du Pacte de l’alternative démocratique (PAD), a-t-elle précisé.
L’UCP compte aussi continuer, selon sa présidente, le «combat» en lien avec la demande de l’ouverture du champ politique et médiatique, la libération des détenus d’opinion et «faire barrage à des lois liberticides», dont celle liée à l’élargissement de l’acte terroriste.
Pour sa part, le RCD, un des membres du PAD, a salué aussi le rejet des législatives, qui se sont déroulées dans un contexte de répression sans précédent du hirak. «Nous avons assisté, avant-hier, à une énième viol de la souveraineté populaire. Tebboune et ceux qui l’ont désigné ont voulu imposé un agenda, rejeté par l’écrasante majorité des Algériens», a souligné Athmane Mazouz, ex-député et chargé de la communication au RCD.
Le taux de participation officiel, annoncé par l’ANIE, «ne reflète pas le taux réel» de participation à cette «mascarade électorale», rejetée «en masse par la majorité des Algériens», a-t-il insisté. «La prochaine Assemblée croupion», issue de ces législatives anticipées, sera «aux ordres de l’Exécutif», a-t-il encore relevé, notant que le RCD compte poursuivre son «combat aux côtés du peuple qui revendique une rupture radicale avec le régime».
L’inquiétude de la société civile
Depuis l’annonce de ce scrutin, le régime a durci la répression du hirak, multipliant les arrestations et les poursuites judiciaires contre des opposants, des hirakistes et des journalistes. Au moins 222 personnes sont actuellement incarcérées pour des faits en lien avec le hirak et/ou les libertés individuelles en Algérie, selon le CNLD.