Le rapatriement est vécu comme une délivrance après avoir connu, pendant des mois parfois, des situations très critiques qui ont viré au cauchemar.
Les vols de rapatriement vont se poursuivre en suivant le planning préétabli, selon une récente déclaration de Sabri Boukadoum, ministre des Affaires étrangères, qui a été interpellé par des parlementaires. Dans sa réponse du 1er février 2021, le représentant du gouvernement rappelle que « l’Etat a mobilisé tous les moyens humains et matériels pour la réussite des opérations de rapatriement ».
Il précise également qu’« actuellement, nos représentations diplomatiques continuent d’inscrire les citoyens bloqués désireux de revenir au pays». M. Boukadoum rappelle aussi dans ce contexte que malgré l’apparition des nouvelles souches du virus dans certains pays, les hautes autorités algériennes ont maintenu trois vols quotidiens depuis Paris pour permettre à la communauté algérienne de revenir au pays, « avec une priorité donnée aux cas urgents, comme les personnes malades, les personnes âgées, ainsi que les étudiants qui ont terminé leur cursus et les travailleurs en fin de contrat».
L’annoncede la France, à travers son Premier ministre Jean Castex, de la fermeture des frontières depuis le 31 janvier dernier jusqu’à nouvel ordre, en fonction de l’évolution de la pandémie, aux pays extérieurs à l’Union européenne, « sauf motif impérieux », avait suscité les pires craintes sur l’arrêt brusque des opérations de rapatriement.
Au départ de France, c’est la compagnie nationale Air Algérie qui assure les vols spéciaux de rapatriement. Trois vols quotidiens sont programmés en février : deux au départ de Paris-Orly (AH 1011 à 14h et AH 1005 à 15h20) et un troisième depuis l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle (AH 1001 à 14h40) pour les Algériens bloqués dans d’autres pays (passagers en transit).
Ces derniers seront contraints de faire le déplacement jusqu’à Paris pour pouvoir rejoindre l’Algérie. Les vols sont assurés par des avions de type Airbus A330-200, dotés d’une capacité de 263 passagers.
Des parlementaires ont déjà dénoncé des réponses tardives des autorités ainsi que d’importants dysfonctionnements dans la gestion du rapatriement des citoyens algériens. Un député de l’émigration, Noureddine Belmeddah, avait dénoncé, en décembre dernier, des « mauvaises décisions», «la bureaucratie», «des listes modifiées», et «des avions Air Algérie qui partent presque vides de l’étranger».
Depuis le début de la pandémie, les Algériens bloqués à l’étranger ont vécu des situations dramatiques. Les témoignages sur les réseaux sociaux (essentiellement Facebook) sont souvent émouvants, photos et vidéos à l’appui. « Je suis très triste, wallah ça me fend le cœur de constater comment notre vie a changé, on veut juste voir et embrasser nos proches, on ne demande rien d’autre», affirme Leila K.
Le rapatriement est vécu comme une délivrance après avoir connu, pendant des mois parfois, des situations très critiques qui ont viré au cauchemar. Les exemples de galère sont nombreux. Beaucoup étaient venus rendre visite à leur famille ou bénéficier de soins qu’ils ne pouvaient pas recevoir hélas en Algérie. Certains se sont retrouvés à la rue.
Leur seul lien avec la famille et les proches a été le téléphone ou internet. Ceux qui restent bloqués déplorent le manque de communication. La colère monte contre le gouvernement, mais aussi contre la compagnie nationale Air Algérie.
Le bout du tunnel ? Peut-être. Nombreux veulent y croire, surtout après les clarifications de Sabri Boukadoum.