Le risque d’un fort taux d’abstention à ces élections, comme cela a été le cas lors des deux derniers scrutins présidentiel et référendaire, ne décourage pas pour autant le président Tebboune, déterminé à aller jusqu’au bout de ce processus qu’il a officiellement engagé en mars dernier.
Le président Abdelmadjid Tebboune a assuré, avant-hier lors de son passage à la télévision, qu’il n’y aura aucun chamboulement du calendrier électoral. En effet, les élections législatives anticipées sont maintenues à la date fixée, à savoir le 12 juin prochain.
Ni le boycott de certains partis de cette échéance électorale ni son rejet populaire exprimé lors des marches des vendredis et mardis ne vont donc faire repousser cette échéance que le chef de l’Etat inscrit dans le parachèvement des réformes visant à instaurer «une Algérie nouvelle». Le président Tebboune a ainsi mis fin aux rumeurs sur un possible report de ce scrutin.
Le risque d’un fort taux d’abstention à ces élections, comme cela a été le cas lors des deux derniers scrutins présidentiel et référendaire, ne décourage pas pour autant le président Tebboune, déterminé à aller jusqu’au bout de ce processus qu’il a officiellement engagé en mars dernier.
Qu’il y ait un taux de participation élevé ou faible, peu importe. Le plus important, pour le chef de l’Etat, c’est la tenue de cette élection dans «une totale transparence» pour avoir une nouvelle Assemblée populaire nationale.
Souhaitant qu’il y ait une grande adhésion à ce scrutin, le président Tebboune a affirmé que la régularité de l’opération électorale dans le contexte actuel est plus importante. C’est, selon lui, par la transparence et la régularité des élections qu’on finira par regagner la confiance des Algériens et les inciter à renouer avec l’isoloir.
Assurant qu’il est animé par «la volonté de bâtir une Algérie nouvelle qui sera basée sur le choix du peuple» et «où les citoyens sont égaux», le président Tebboune a assuré qu’il comptait beaucoup sur la jeunesse afin de donner du «sang neuf» à cette institution législative, considérant ainsi les jeunes comme une «force salvatrice de toute patrie dans le processus politique».
Tebboune : «Le phénomène de l’abstention est répandu dans les grandes démocraties»
Le chef de l’Etat a poursuivi en soulignant que le phénomène de l’abstention n’est pas propre à l’Algérie. Il s’agit, a-t-il indiqué, d’un phénomène mondial, très répandu dans les plus grandes démocraties. Selon lui, le taux de participation aux élections législatives à travers le monde se situe entre 40% et 55%.
En Algérie, lors des élections législatives de 2017, le taux de participation enregistré était de 35,37%. «Nous allons tenir ces élections. Si elles connaissent une large participation, tant mieux. Sinon, on se contentera de ce qu’elles donneront comme résultat», a-t-il souligné, affirmant que l’époque des quotas et de la trituration des chiffres est révolue. Selon lui, «la composante sera à la mesure de la scène politique. Si nous voulions une Assemblée sur mesure, nous aurions misé sur un parti donné».
Le chef de l’Etat a assuré qu’il est «neutre» dans ce jeu électoral et qu’il ne cherche pas à avoir une majorité acquise dans la future Assemblée. Il a rappelé les dispositions de la Constitution selon lesquelles quand la majorité à l’APN n’est pas acquise au programme politique, elle forme, elle-même, son gouvernement.
Interrogé sur ses rencontres avec les partis, le président Tebboune a assuré qu’il n’avait aucun penchant pour une formation.
«Tous les partis sont égaux», a-t-il affirmé, estimant qu’aucune formation ne peut se targuer d’être plus représentative que l’autre. «Le Président ne doit pencher pour aucun parti ou personne. Tous les citoyens sont sur un pied d’égalité», a-t-il répondu, estimant qu’il voulait «une réelle représentation de la scène politique».
Le chef de l’Etat a jugé appréciable le niveau de retrait des formulaires de candidature à ces élections. Il est à rappeler que plusieurs formations de l’opposition ont annoncé leur boycott de ces élections, estimant que les conditions de leur tenue ne sont pas réunies.