La campagne électorale pour les élections législatives anticipées du 12 juin débute aujourd’hui. Près de 1500 listes de candidatures, dont plus de la moitié sont présentées par des indépendants, ont été approuvées par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) pour prendre part à ce scrutin.
La caractéristique majeure de ces élections anticipées est la prédominance des listes indépendantes sur celles partisanes. Mais d’aucuns estiment que les promoteurs de ces listes ne sont autres que des militants de partis politiques exclus ou tombés en disgrâce. Certaines entités politiques ont annoncé clairement avoir ouvert leurs portes à des citoyens qui voudraient se lancer dans l’expérience électorale.
Au départ, il y avait 2898 listes indépendantes contre 1755 listes de partis politiques, soit un total de 4653 listes ayant sollicité les services des délégations de l’ANIE au niveau des 62 circonscriptions électorales (58 à l’intérieur du pays et 4 au sein de la communauté nationale établie à l’étranger). Après étude des dossiers, l’ANIE a accepté sans réserve 1483, dont 646 listes présentées au titre d’un parti politique et 837 listes indépendantes. Plusieurs listes ont été rejetées par l’instance présidée par Mohamed Charfi et des responsables de partis politique ont contesté certains rejets et ont dénoncé l’«excès» dans l’application de l’article 200 de la loi portant régime électoral.
Une disposition qui, selon eux, prête à confusion dès lors que des listes ont été refusées pour le motif de «prétendus» liens qu’auraient les postulants avec l’argent sale. En plus du rejet de la candidature du premier secrétaire du FLN, Abou El Fadhl Baadji, d’autres personnes ont été éliminées de la course aux législatives, comme l’ex-député Saïd Zouar du MSP et M’hamed Abaziz de Sawt El Chaâb. D’autres postulants du RND, du FLN, d’El Bina, de Jil Jadid et plusieurs candidats du parti Ennahda, ainsi que la fille du président du MSP ont été écartés, car ne remplissant pas les critères. Un numéro d’identification a été octroyé à 28 partis politiques et à plus de 800 listes électorales à travers les 58 wilayas du pays.
La compétition politique pour siéger au Parlement s’annonce donc difficile, eu égard au nombre important des listes indépendantes qui auront fort à faire pour séduire et convaincre une population qui a tourné le dos aux précédents scrutins. Cette année, le nombre de sièges au niveau de la Chambre basse du Parlement a été revu à la baisse de 462 à 407 sièges, soit 55 de moins. Les dix wilayas nouvellement créées auront droit, elles, à trois sièges chacune. Par ailleurs, une enveloppe de 8,8 milliards de dinars a été débloquée pour les législatives du 12 juin.
Selon un décret présidentiel signé par le président Tebboune, ce budget est consacré à la prise en charge des dépenses de quatre départements ministériels, chargés de la préparation et de l’organisation de ce scrutin, à savoir celui des Affaires étrangères (670 millions de dinars), de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire (7,195 milliards), le ministère de la Justice bénéficie d’une enveloppe financière de 150 millions, tandis que celui de la Communication se voit octroyer un budget de 785 millions.
Cette campagne, a insisté le président de l’ANIE, sera menée conformément aux dispositions de la nouvelle loi portant régime électoral et qui interdit aux candidats les dons provenant de personnes morales, qu’elles soient publiques ou privées, et surtout les dons provenant de l’étranger.