Maroc, Tunisie et Algérie vont subir des restrictions pour l’obtention de visas pour leurs ressortissants, a annoncé ce mardi Gabriel Attal. Une décision qui vise à mettre la pression sur les trois États du Maghreb, assume l’exécutif français.
“C’est une décision drastique, c’est une décision inédite, mais c’est une décision rendue nécessaire par le fait que ces pays n’acceptent pas de reprendre des ressortissants que nous ne souhaitons pas et ne pouvons pas garder en France”, a justifié le porte-parole du gouvernement français sur Europe 1.
Selon le secrétaire d’État, l’attitude de ces pays “freine l’efficacité des reconduites effectives” à la frontière une fois les obligations de quitter le territoire français (OQTF) délivrées par les préfets.
*Moins de 4% d’expulsions effectives au 1er semestre
Dans le détail, que disent les chiffres? De juillet à janvier 2021, 7731 OQTF vers l’Algérie ont été prononcées, selon une source proche de l’exécutif. 22 expulsions ont effectivement eu lieu, ce qui représente 0,2% des OQTF.
Vers le Maroc, 3301 OQTF ont été délivrées dans le même laps de temps et 80 expulsions ont eu lieu (2,4%). Sur les 24.191 visas demandés, 18.579 ont été accordés (77%). Des chiffres extrêmement bas en raison de la crise sanitaire. En 2019, 420.388 visas avaient été demandés et 346.103 délivrés (82%).
Le taux d’expulsion vers la Tunisie est un peu plus élevé: sur les 9424 OQTF prononcées, 131 expulsions ont effectivement eu lieu (4%). Concernant les visas, 12.921 ont été demandés et 9140 délivrés (71%). En 2019, ce sont 192.141 visas qui avaient été demandés et 145.917 accordés (76%).
*”On met cette menace à exécution”
Ces décisions tiennent au fait, a développé Gabriel Attal, que les trois pays du Maghreb “refusent” de délivrer les laissez-passer consulaires nécessaires pour que les étrangers sous le coup d’une OQTF puissent effectivement quitter la France.
Face à cela, “il y a eu un dialogue, ensuite il y a eu des menaces. Aujourd’hui, on met cette menace à exécution”, a expliqué le porte-parole. “On souhaiterait que la réaction soit davantage de coopération avec la France pour qu’on puisse faire appliquer nos règles migratoires”, a-t-il ajouté.
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