Rabat – Moncef Marzouki, ancien président de la Tunisie, a imputé à l’Algérie la responsabilité des tensions actuelles entre Alger et Rabat.
Dans une interview accordée à Arabic Post, Marzouki a rappelé son “échec” à réussir la médiation entre l’Algérie et le Maroc.
“Dieu sait que j’ai utilisé tous les moyens possibles pour relancer ce qu’on appelle le Maghreb arabe lorsque j’étais président de la Tunisie, mais j’ai essuyé un échec cuisant”, a déclaré Marzouki.
Selon lui, le régime algérien a refusé de répondre aux initiatives de médiation. “En revanche, le Maroc était prêt à ouvrir un dialogue”, a-t-il ajouté.
Il n’est pas surprenant que l’Algérie ait rejeté une offre de médiation de Marzouki. Le régime algérien a refusé à plusieurs reprises d’engager un dialogue franc et sérieux avec le Maroc.
Le roi Mohammed VI a personnellement envoyé des offres pour entamer un dialogue avec l’Algérie afin de sortir de l’impasse qui entrave le développement et la renaissance de l’union du Maghreb arabe.
Dans l’une de ses récentes offres, le monarque a souligné que ce qui nuit à l’Algérie nuit au Maroc, qualifiant ce pays de nation jumelle.
Quelques semaines après l’initiative du monarque, l’Algérie a décidé de rompre ses liens diplomatiques avec le Maroc et a accusé Rabat de plusieurs allégations qualifiées d'”infondées” et de “fallacieuses” par le ministère marocain des affaires étrangères.
Dans son interview, Marzouki a souligné la nécessité de mettre fin au conflit sur le Sahara occidental. Il a déclaré que le conflit draine l’énergie de l’Algérie et du Maroc.
L’homme politique a également soutenu le plan d’autonomie du Maroc comme la solution pour mettre fin au conflit du Sahara Occidental.
“Je dis toujours à mes frères sahraouis qu’avec l’autonomie, vous aurez trois patries : l’autonomie, le Maroc, et l’Union du Maghreb, cela ne doit pas nécessairement passer par un sixième état”, a expliqué Marzouki.
Selon lui, la création d’une nation supplémentaire au Maghreb n’est pas possible. Il a ajouté que de telles demandes n’ont rien donné “si ce n’est une situation catastrophique pour les Sahraouis.”
“Nous devons chercher une alternative et cette alternative doit se faire dans le cadre de l’Union du Maghreb, et à travers le plan d’autonomie que le Maroc propose depuis des années, et qui est qualifié par la communauté internationale de solution “sérieuse et crédible” pour mettre fin au différend.”