Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a déclaré qu’il n’avait pas l’intention de faire le “premier pas” pour apaiser les tensions avec la France, l’ancienne puissance coloniale, après une dispute sur les commentaires incendiaires de son homologue français.
Les relations entre l’Algérie et Paris ont été tendues après un différend sur les visas et des rapports médiatiques le mois dernier selon lesquels le président français Emmanuel Macron a accusé l’élite dirigeante algérienne de “nourrir une rancune contre la France” et a mis en doute l’existence d’une nation algérienne avant l’entrée du colonialisme français en Algérie en 1830.
“Macron a ravivé en vain un vieux conflit”, a déclaré Tebboune au magazine allemand Der Spiegel samedi. “Je ne serai pas celui qui fera le premier pas pour apaiser les tensions. Aucun Algérien n’acceptera que je communique avec ceux qui nous ont insultés.”
Selon le journal français Le Monde, lors d’une réunion avec des Algériens français début octobre, Macron a déclaré que l’Algérie était dirigée par un “régime politico-militaire” et a décrit “l’histoire officielle” du pays comme étant “complètement réécrite”. à quelque chose “qui ne repose pas sur des faits” mais “sur un discours de haine contre la France”.
Le bureau du président algérien a réagi à l’époque en déclarant que ces déclarations constituaient une “ingérence” dans les affaires intérieures du pays. Les médias algériens ont critiqué ces déclarations, les qualifiant de “cinglantes”.
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune appelle la France au “plein respect” au milieu d’un conflit diplomatique et après avoir convoqué l’ambassadeur algérien à Paris.
Tebboune a déclaré au magazine allemand samedi que les commentaires du président français reflétaient “la vieille haine des maîtres coloniaux, et je sais que Macron est loin de penser de cette façon.”
La France a déployé des forces au Mali et au Niger, prétendument pour des opérations antiterroristes.
Mais Tebboune a ajouté qu’il ferait une exception pour “secourir les blessés”.
Des militants algériens ont lancé une vaste campagne sur les médias sociaux pour demander le boycott des produits français à cause de Macron. Le gouvernement algérien envisagerait également de revoir ses relations économiques et commerciales avec l’ancien colonisateur.