Le gouvernement fédéral d’Ethiopie mène depuis un an, une guerre sans merci contre les rebelles du TPLF. Un conflit qui pousse la communauté internationale a infligé des sanctions contre le pays. Des sanctions qui pèsent lourds sur les populations.
La décision des Etats-Unis de retirer l’Ethiopie de la liste des pays bénéficiant de l’Africa Growth and Opportunity Act (AGOA) aura des conséquences négatives sur 200 000 familles éthiopiennes à faible revenu. L’annonce a été faite par le gouvernement d’Ethiopie, le mercredi 3 novembre, via un communiqué publié sur twitter.
Press Statement on the Suspension of Ethiopia from #AGOA Eligibility pic.twitter.com/jqtY8FL55B
— The Ministry of Foreign Affairs of #Ethiopia 🇪🇹 (@mfaethiopia) November 3, 2021
Le gouvernement éthiopien s’est dit consterné et a dénoncé une décision injustifiée et « mal avisée » qui ne tient pas compte des valeurs prônées par l’Etat américain. En outre, un million de personnes exerçant dans la chaîne d’approvisionnement seront également privées d’emploi. Pour Addis-Abeba, cette manœuvre pourrait envenimer la situation et saper les efforts consentis « pour répondre aux préoccupations relatives à l’aide humanitaire et aux droits de l’homme dans le cadre du conflit ».
Appelant à la conjugaison des efforts des acteurs intervenant dans la guerre qui sévit dans le pays, le pays du Négus a demandé aux Etats-Unis de surseoir à ces sanctions, car cela « ne résoudra en aucun cas le problème ».
« Nous demandons donc instamment au gouvernement des Etats-Unis de revenir sur sa décision qui ne peut que renforcer le groupe terroriste tout en mettant en danger les aspirations des Ethiopiens à sortir de la pauvreté », peut-on lire dans la note d’information.
Le retrait de l’Ethiopie des pays bénéficiaires de l’AGOA intervient après des sanctions ciblées et plusieurs menaces de pénalités de la part des USA. D’autre part, plusieurs organisations humanitaires accusent les parties en conflit d’exactions commises sur des civils, et la situation humanitaire dans le pays est désastreuse, selon l’ONU.
Pour rappel, le gouvernement fédéral d’Ethiopie est entré en conflit avec le gouvernement régional du Tigré depuis le 4 novembre 2020, après que le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) a refusé de se soumettre à certaines réformes engagées dans le pays, et est entré en rébellion ouverte contre le gouvernement d’Abiy Ahmed.
La guerre s’est actuellement étendue aux régions voisines de l’Amhara et d’Afar. On estime qu’elle a déjà fait des milliers de morts, deux millions d’exilés et au moins 400 000 personnes en besoin immédiat d’aide humanitaire.
agenceecofin