Rabat – Le roi Mohammed VI prononcera samedi un discours à l’occasion de la commémoration du 46ème anniversaire de la Marche Verte du Maroc.
Un communiqué du ministère de la Maison royale, du Protocole et de la Chancellerie indique aujourd’hui que le discours sera diffusé demain à 21 heures sur les chaînes de radio et de télévision nationales.
Le 6 novembre de chaque année, les Marocains se souviennent de la Marche verte, à laquelle ont participé plus de 350 000 Marocains qui ont marché pacifiquement dans le désert du Sahara pour recouvrer la souveraineté sur le territoire.
Les Marocains de tout le pays ont répondu à l’appel du roi Hassan II, qui a demandé aux citoyens de participer à l’événement pour mettre fin à l’occupation espagnole.
“Nous devons faire une chose, cher peuple, c’est d’entreprendre une marche pacifique du nord, de l’est, de l’ouest au sud. Il nous incombe d’agir comme un seul homme afin de rejoindre le Sahara”, a-t-il déclaré dans une allocution diffusée sur les chaînes de télévision et de radio nationales.
Les manifestants portaient des Corans, des drapeaux marocains et des bannières sur lesquelles figuraient des photos du roi Hassan II, exigeant que les occupants espagnols quittent la région.
Alors que le Maroc a réussi à clore le chapitre de l’occupation du Sahara occidental par l’Espagne, il est, depuis 46 ans, enfermé dans une rivalité régionale amère et des querelles diplomatiques continues avec l’Algérie. Renonçant à sa promesse de soutenir les revendications du Maroc de recouvrer sa souveraineté sur ce territoire, l’Algérie a depuis lors apporté son soutien financier et militaire au Polisario et utilisé le prestige diplomatique dont elle jouissait dans les années 1970 et 1980 pour obtenir un soutien aux revendications séparatistes du Polisario.
Au fil des ans, cependant, le Maroc a réussi à faire pencher la dynamique diplomatique en sa faveur, annulant ainsi tous les gains diplomatiques et politiques que l’Algérie avait obtenus en plus de deux décennies. Cette dynamique changeante est apparue clairement depuis que le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté, en avril 2007, la résolution 1754. Cette résolution a initié un changement lent mais décisif dans le paradigme qui a régi la manière dont l’ONU a traité le conflit. En effet, elle a mis de côté l’option du vainqueur et du vaincu, que l’Algérie défendait depuis 1975. Elle a plutôt appelé à une solution politique réaliste, durable, praticable et mutuellement acceptable.
Cette dynamique a été renforcée par l’adoption de la résolution 2602 du Conseil de sécurité des Nations unies vendredi dernier, qui a une fois de plus clairement indiqué à l’Algérie, au Polisario et à leurs partisans que toute solution au conflit devait être “réaliste, praticable et fondée sur des compromis et des négociations entre toutes les parties, y compris l’Algérie”.
La commémoration de cette année intervient à un moment délicat marqué par des tensions accrues avec l’Algérie. Au cours des derniers mois, le voisin oriental du Maroc a pris une série de mesures visant à accroître la tension afin d’inciter le Maroc à prendre des mesures de rétorsion.
Il a d’abord décidé de rompre ses liens diplomatiques avec le Maroc, l’accusant de fomenter le séparatisme en Algérie et d’être à l’origine de la vague d’incendies qui a ravagé la région kabyle du pays. Elle a ensuite fermé son espace aérien au Maroc et renoncé à renouveler le gazoduc Maghreb-Europe, qui approvisionne l’Espagne en gaz via le Maroc depuis 1996.
Pour couronner le tout, l’Algérie a accusé le Maroc d’avoir attaqué et tué trois camionneurs algériens alors qu’ils traversaient la frontière algéro-mauritanienne. La Mauritanie a démenti qu’une quelconque attaque ait eu lieu sur son sol. Les observateurs du Maroc et de l’Algérie s’interrogent sur la véracité du récit de l’Algérie, sur son timing et sur les bénéficiaires d’un tel incident s’il se produisait.