Selon Vladimir Poutine, les pays occidentaux utilisent la figure d’Alexeï Navalny dans l’objectif d’«endiguer» la Russie, car ils sont irrités par ses succès militaires et sanitaires dans un contexte mondial d’«épuisement et de grande frustration». Le président russe Vladimir Poutine a accusé les pays occidentaux d’utiliser l’affaire de l’opposant Alexeï Navalny dans le cadre de «leur politique d’endiguement» de la Russie. «Nos opposants ou nos adversaires potentiels […] ont toujours compté sur des personnes ambitieuses, assoiffées de pouvoir [et] les ont toujours utilisées», a-t-il déclaré dans une interview diffusée tôt le 14 février 2021 par la chaîne publique Rossiya 24. Les «nombreux succès» de la Russie qui «irritent» les adversaires de Moscou, selon Poutine Pour Vladimir Poutine, «les nombreux succès» de la Russie, sur le plan militaire, mais aussi dans la gestion de la pandémie de coronavirus et la conception du vaccin Spoutnik V, «commencent à irriter» les adversaires de Moscou. Le président russe a ainsi estimé que les récentes manifestations ayant suivi le retour et l’emprisonnement d’Alexeï Navalny étaient alimentées de l’étranger dans le contexte de la pandémie de coronavirus. «Plus nous devenons forts, plus cette politique d’endiguement est forte», a assuré le chef du Kremlin. «Ils utilisent ce personnage [Navalny] justement maintenant, au moment où tous les pays du monde, y compris le nôtre, connaissent l’épuisement, la frustration et l’insatisfaction» en raison «des conditions dans lesquelles ils vivent, du niveau de leurs revenus», a-t-il affirmé.
L’opposant russe a été incarcéré pour non-respect des conditions d’une peine de prison avec sursis à son retour en Russie, le 17 janvier. Selon les services pénitentiaires russes, Alexeï Navalny ne s’est pas présenté aux convocations auprès de l’inspection à au moins six reprises au cours de l’année 2020, entre janvier et mi-août. Cette peine de prison avec sursis, prononcée en 2014, a été transformée en prison ferme le 2 février 2021. A la fin du mois d’août, Alexeï Navalny avait été transféré dans le coma en Allemagne après avoir été victime d’un malaise. Il accuse le pouvoir russe d’avoir tenté de l’empoisonner (une version également défendue par plusieurs gouvernements, dont ceux de la France, des Etats-Unis et de l’Allemagne), ce que réfute Moscou. Les autorités russes ont dénoncé de leur côté à plusieurs reprises l’ingérence de pays occidentaux dans les affaires intérieures, pointant du doigt la présence de diplomates étrangers à l’audience d’Alexeï Navalny, les appels de gouvernements occidentaux à la libération de l’opposant russe ou encore l’indication sur le site de l’ambassade américaine à Moscou des heures et lieux de mobilisations non-autorisées pro-Navalny en Russie.