Une scène filmée fin janvier aux Canaries montrant des policiers rouer de coups de jeunes migrants marocains dans un centre d’accueil pour mineurs a suscité de nombreuses réactions. Les autorités marocaines ont convoqué l’ambassadeur d’Espagne. Dans une vidéo qui fait le tour des réseaux sociaux espagnols et marocains ces derniers jours, on peut voir plusieurs jeunes migrants marocains roués de coups par des policiers espagnols aux îles Canaries. Recroquevillés sur le sol, les jeunes hommes les supplient d’arrêter. Selon Le Monde, la scène a été filmée le 31 janvier dans un centre d’accueil pour migrants mineurs de la région de Tafira, aux Canaries, et a provoqué l’indignation au Maroc.
L’ambassadeur espagnol convoqué par Rabat Une émotion qui a poussé le ministère marocain des Affaires étrangères à réagir en convoquant le 3 février l’ambassadeur espagnol à Rabat, Ricardo Diez-Hochleitner. «Nous lui avons fait part de notre inquiétude face à ces événements et nous avons demandé aux autorités espagnoles de prendre les mesures disciplinaires nécessaires envers les auteurs de ces actes de violence», a déclaré la chancellerie marocaine au Monde Afrique. Selon la presse espagnole et canarienne, cette scène de violence a eu lieu après qu’un des jeunes hommes «a menacé un éducateur avec des ciseaux». Toutefois, sur les images, on voit un garçon allongé par terre dans une cour ; lorsque quatre policiers y pénètrent, ils malmènent violemment les jeunes hommes. Citant des sources policières, les médias locaux affirment que l’adolescent allongé au sol «faisait semblant» d’être inanimé. La police et la Direction générale de la protection des enfants des îles Canaries ont ouvert des enquêtes sur cette altercation pour déterminer les circonstances de l’affaire, rapportent différents médias locaux. L’archipel des Canaries connaît depuis quelques temps une forte hausse de l’immigration en raison de la surveillance renforcée des entrées sur les côtes européennes de Méditerranée. En 2020, quelque 25 000 migrants sont arrivés illégalement aux Canaries en pateras (barques), selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), cité par Le Monde. Ce boom de l’immigration clandestine coïncide pour les Canaries avec une crise économique brutale due à la chute conséquente du tourisme, qui représente plus d’un tiers du PIB de l’archipel.