De possibles négociations sont annoncées entre Credit Suisse et la justice américaine, au sujet des détournements sur un prêt octroyé à des entités au Mozambique en 2013. On apprend aussi que UBA a présenté un recours contre le groupe suisse.
United Bank for Africa (UBA) a initié le 3 juin 2021, un recours en justice contre des entités de Credit Suisse, en rapport au scandale des prêts détournés au Mozambique, il y a quelques années. Selon l’information consultée par l’Agence Ecofin, le groupe bancaire basé à Lagos présidé par le milliardaire nigérian Tony Elumelu avait participé à la transaction d’un prêt syndiqué au Mozambique, qui fait aujourd’hui l’objet de procès aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne pour des pratiques de détournement.
Le groupe UBA souhaite être indemnisé pour des pertes qu’il subirait, en raison de la procédure de retrait par le Mozambique de sa garantie souveraine sur le prêt syndiqué au profit de la société locale ProIndicus. En effet, le 27 octobre 2020, le gouvernement mozambicain a déposé un recours pour obtenir une déclaration de nullité de la garantie souveraine qu’il avait émise dans le cadre de cette opération. Au moins une autre partie prenante, notamment Banco Internacional de Moçambique, a déposé un recours pour les mêmes raisons que le groupe nigérian.
Credit Suisse a présenté sa défense sur le recours de UBA, le 1er juillet 2021, mais on n’en sait pas encore plus pour le moment. Cette information survient alors que selon Bloomberg, le groupe financier suisse négocierait un accord avec la justice américaine pour la procédure qui y est en cours concernant cette affaire. Une évolution des choses que soutiennent deux informations. Credit Suisse a fait savoir dans un document mis à la disposition du public qu’il est en discussions permanentes avec des régulateurs et des autorités qui investiguent sur les trois dimensions de l’affaire, notamment le prêt au profit de ProIndicus (objet du détournement), la distribution d’une note d’information à des investisseurs privés sur ce prêt et d’une autre note sur un eurobond émis par le Mozambique dans la foulée.
Les procureurs américains avaient inculpé trois anciens banquiers de Credit Suisse et l’ancien ministre des Finances du Mozambique, Manuel Chang, pour fraude et blanchiment d’argent dans le cadre de ce scandale. Selon l’acte d’accusation, M. Chang et les banquiers « ont créé les projets maritimes comme des façades pour s’enrichir, et ont intentionnellement détourné une partie du produit des prêts » en échange de pots-de-vin et de ristournes pour environ 200 millions $. Les trois banquiers étaient déjà passés aux aveux.
Agence Ecofin