Rabat – La police judiciaire de Fès a ouvert une enquête sur un réseau d’avortement, qui comprend sept personnes.
Un communiqué de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) précise que parmi les personnes arrêtées figure un médecin spécialisé en gynécologie obstétrique.
Parmi les suspects figurent deux personnes employées dans une clinique publique en tant qu’assistantes.
Parmi les personnes arrêtées figurent deux jeunes, dont une jeune fille de 17 ans et sa sœur.
Selon la DGSN, les suspects sont impliqués dans la “pratique habituelle” de l’avortement, la falsification et l’attentat à la pudeur, entre autres.
Les services de la DGSN ont lancé l’opération d’arrestation sur la base d’informations de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST).
Les suspects ont été pris en flagrant délit de tentative d’avortement sur une mineure, victime “d’attentat à la pudeur et de tromperie ayant entraîné une grossesse.”
Les enquêtes préliminaires ont permis à la police d’identifier un médecin et ses deux assistants qui travaillaient dans la clinique privée.
La police a également saisi un grand nombre de dossiers médicaux appartenant à des femmes ayant subi des avortements illégaux.
Toutes les personnes détenues sont placées en garde à vue, dans l’attente d’une enquête plus approfondie, à l’exception de la jeune fille mineure.
L’enquête vise à découvrir tous les faits et circonstances pertinents de l’affaire, et à déterminer le degré d’implication de tous les suspects qui ont participé à l’activité criminelle.
L’article 453 du code pénal marocain criminalise l’avortement, sauf dans les cas où la vie de la mère est en danger. Dans ces cas, l’avortement peut être pratiqué ouvertement avec l’autorisation du conjoint.
Au Maroc, tant le médecin que la patiente peuvent être tenus pour responsables et faire l’objet de poursuites judiciaires en cas d’avortement illégal.
La question du droit à l’avortement au Maroc est récemment devenue virale, des militants et des féministes plaidant pour la dépénalisation de l’avortement dans le pays.
La campagne a gagné en popularité dans le pays après l’arrestation de la journaliste marocaine Hajar Raissouni en 2019 au motif d’avortement illégal et pour s’être prétendument livrée à des relations sexuelles hors mariage.
Raissouni a nié toutes les accusations portées contre elle et a reçu une grâce royale du roi Mohammed VI quelques jours après son arrestation.
Depuis l’arrestation de la journaliste, les militants demandent le respect des droits individuels et appellent à l’adoption d’une loi abolissant la criminalisation de l’avortement au Maroc.