Rabat – Plusieurs mois après avoir rappelé son ambassadeur du Maroc, l’Algérie a officiellement mis fin aux fonctions de son représentant diplomatique à Rabat.
La décision a été publiée au Bulletin officiel algérien ce lundi 11 octobre, cimentant la décision unilatérale de l’Algérie de couper les liens diplomatiques avec son voisin de l’Ouest.
“Par décret présidentiel du 19 Safar 1443 correspondant au 26 septembre 2021, il est mis fin, à compter du 25 août 2021, aux fonctions d’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République algérienne démocratique et populaire, à Rabat (Royaume du Maroc), exercées par M. Abdelhamid Abdaoui”, lit-on dans l’annonce du bulletin.
Abdelhamid Abdaoui a été rappelé en juillet pour des consultations. Un mois plus tard, Alger a annoncé la rupture de ses relations diplomatiques avec le Maroc.
Depuis lors, les signes d’apaisement sont inexistants. Pas plus tard que ce dimanche 10 octobre, le président algérien Abdelmajid Tebboune a réaffirmé son refus de toute médiation pour désamorcer les tensions entre son pays et Rabat.
Il a menacé le Maroc d’une nouvelle escalade et d’une guerre, affirmant dans une interview diffusée que le royaume nord-africain nourrit une hostilité de longue date envers l’Algérie. “Celui qui nous cherche nous trouvera. Nous sommes un peuple résistant et nous connaissons la valeur de la guerre et de la poudre à canon ainsi que la valeur de la paix. Quiconque nous agresse regrettera le jour où il est né”, a déclaré M. Tebboune.
Les responsables algériens ont traditionnellement critiqué le Maroc pour avoir prétendument représenté une menace existentielle pour les intérêts et la stabilité de l’Algérie. La liste des griefs d’Alger semble s’être allongée ces dernières semaines, le régime algérien accusant désormais le Maroc d’être à l’origine de presque tout ce qui a mal tourné en Algérie au fil des ans.
Tout récemment, le Haut Conseil de sécurité algérien a imputé au Maroc la responsabilité des incendies de forêt qui ont ravagé le nord de l’Algérie en août dernier.
Alors que les enquêtes approfondies menées par la police algérienne ne confirment pas les allégations d’un complot mené par le Maroc pour semer le chaos en Algérie, tous les hauts responsables du gouvernement algérien – principalement le président Tebboune et le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra – ont constamment invoqué ces accusations non prouvées pour justifier la détermination apparente de l’Algérie à intensifier sans cesse les hostilités avec le Maroc.