Aux grands maux, les grands remèdes. Environ 200 militaires seront déployés dès le lundi 4 octobre 2021 au Royaume-Uni pour assurer la livraison de carburants dans les stations-service, affectées par des pénuries en raison du manque de chauffeurs routiers et des achats de panique, a annoncé, vendredi, le gouvernement.
«Près de 200 militaires, dont 100 chauffeurs, seront déployés à partir de lundi pour fournir un soutien temporaire dans le cadre de l’action du gouvernement visant à atténuer la pression sur les stations-service et répondre au manque de chauffeurs routiers», a indiqué un communiqué officiel.
Ces militaires terminent actuellement leur formation à cette fin.
Le gouvernement a également indiqué qu’il autoriserait immédiatement jusqu’à 300 chauffeurs de camion-citerne étrangers à travailler au Royaume-Uni jusqu’à fin mars 2022, dans le cadre de l’octroi de milliers de visas de travail temporaires destinés à soulager les chaînes d’approvisionnement.
Altercations entre automobilistes à bout de nerfs
Depuis la semaine dernière, de longues files d’attente se forment devant les stations-service, confrontées à des problèmes d’approvisionnement dus à un manque de chauffeurs routiers (100 000, selon les professionnels).
Elles ont été marquées à certains endroits par des altercations entre automobilistes à bout de nerfs.
Cette situation exceptionnelle est la dernière conséquence en date des pénuries de main-d’œuvre causées par la pandémie et le Brexit, avec des problèmes de livraison touchant aussi les rayons des supermarchés, les chaînes de restauration rapide ou encore les pubs.
Selon l’exécutif, «la demande en carburants s’est stabilisée durant la semaine», même si «certaines parties du pays éprouvent encore des difficultés».
Le gouvernement ne cesse de répéter que le Royaume-Uni ne manque pas de carburants, mais que les pénuries sont dues à la demande exceptionnelle causée par les achats de consommateurs inquiets de manquer, comme cela avait été le cas avec le papier toilette ou certains produits alimentaires au début de la pandémie.
Il a cependant concédé que le Brexit constituait un «facteur» supplémentaire.
Vers une amélioration?
«Grâce aux immenses efforts de l’industrie sur la semaine écoulée, nous voyons des signes persistants d’une lente amélioration de la situation aux pompes», a déclaré le ministre des Entreprises, Kwasi Kwarteng.
«Il est important de souligner qu’il n’y a pas de pénurie nationale de carburants au Royaume-Uni, et les gens devraient continuer à acheter du carburant normalement. Plus vite nous retrouverons nos habitudes d’achat normales, plus vite nous pourrons retourner à la normale», a-t-il ajouté.
La Petrol Retailers Association, qui représente 65 % des stations-service britanniques, a également observé des signes d’amélioration, mais estimé qu’ils étaient «beaucoup trop lents», avec 26 % des stations encore à court de carburant.
Pour tenter de remédier au manque de chauffeurs routiers et de personnel dans les élevages de volaille, et face au spectre de rayons vides à Noël, le gouvernement s’était déjà résolu samedi à modifier sa politique d’immigration et à accorder jusqu’à 10 500 visas de travail provisoires de quelques mois.
Il a aussi temporairement exempté le secteur de la distribution des carburants des règles de la concurrence pour permettre aux zones les plus touchées d’être livrées en priorité.
AFP