10 substances chimiques actives qui entrent dans la composition de produits de traitement agricoles largement utilisés au Maroc sont en cours d’examen par l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA). Des études ont mis en cause des intrants dans des dommages à la santé humaine, mais aussi à la mort massive d’abeilles ou d’espèces d’oiseaux.
L’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) se penche sur le réexamen des pesticides à usage agricole, suite à l’avis de la commission interministérielle qui a tenu sa réunion les 13 et 22 juillet 2020. Depuis, l’instance a déclenché le réexamen de 10 matières qui entrent dans la composition de pesticides, d’herbicides et de fongicides. Selon un avis publié par l’institution, il s’agit du chlorothalonil, du diméthoate, du diquat, du fenthion, du glufosinate d’ammonium, de l’hexaconazole, du méthomyl, du paraquat, du thiaclopride et du thirame.
Cet avis est particulièrement destiné aux sociétés agréées pour l’importation ou la fabrication des produits de pesticides à usage agricole, puisque «l’homologation de produits contenant l’une de ces matières actives précitées est gelée pendant toute a période de réexamen». Ce processus vise des substances qui ont déjà été interdites d’usage dans des pays de l’Union européenne (UE) depuis plusieurs années, ou depuis 2020 au moins.
Des substances cancérigènes et neurotoxiques
Parmi les intrants dont l’homologation est en cours d’examen, le diméthoate est considéré comme étant très toxique pour les abeilles. Il est aussi classé cancérogène possible chez l’humain, car susceptible d’accélérer l’apparition de tumeurs de la rate, de la peau et du système lymphatique. Son danger potentiel est tel que depuis 2016, la France a interdit son utilisation sur son territoire. En 2019, un arrêté paru au Journal officiel est venu confirmer non seulement son interdiction d’utilisation, mais aussi l’importation de récoltes traitées à base de cette substance, notamment les cerises.
Grand danger aussi pour les abeilles comme pour l’humain, le thiaclopride est également déjà interdit en France, pour avoir démontré ses effets sur les systèmes reproductifs humains et d’autres mammifères. Il peut aussi nuire au fœtus et représenter une «toxicité spécifique pour certains organes cibles à la suite d’une exposition unique», selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES).