Le PAD considère que les agissements répétés du pouvoir marocain ou sa complaisance vis-à-vis des déclarations hostiles à l’Algérie par un officiel de l’État sioniste d’Israël à partir du territoire du royaume sont des dérives inacceptables et constituent une attitude provocatrice envers notre pays.”
Les partis regroupés dans la coalition du Pacte pour l’alternative démocratique saisissent la rentrée pour lancer un appel à la libération “de tous les détenus politiques et d’opinion” et à “la levée et l’annulation de toutes les mesures qui entravent l’exercice effectif des libertés démocratiques”. C’est dans ce sens qu’ils rappellent que “des militants et des dirigeants politiques, à l’instar du coordinateur national du MDS, Fethi Gharès, sont maintenus arbitrairement en prison” et que des “partis et des militants d’opposition font face au harcèlement judiciaire, à l’instar du PST et de l’UCP carrément menacés d’interdiction”.
Dans un long communiqué rendu public hier à l’issue d’une réunion tenue mardi passé, les acteurs du PAD exigent également que “cessent les intimidations et les harcèlements contre les partis politiques d’opposition” et l’arrêt “des arrestations, des intimidations et des harcèlements contre les activistes du Hirak et l’ensemble des citoyens et des citoyennes”. Dans le même ordre d’idées, ils ont aussi appelé les autorités du pays à “respecter la liberté de la presse et l’ouverture des médias à toutes les opinions politiques et citoyennes” et à “l’annulation de toutes les décisions économiques qui engagent l’avenir de notre pays”.
Fidèles à sa ligne critique, la coalition, née en pleine insurrection citoyenne de Février 2019, souligne le “contexte marqué par une accentuation de la répression et de la dérive autoritaire du pouvoir” dans lequel s’effectue la rentrée sociale de cette année. Revenant sur la crise sanitaire et les feux de forêt, les partis du PAD pointent “une gestion catastrophique” qui se superpose à “la résurgence des sempiternelles pénuries d’eau potable, ainsi que la chute vertigineuse du pouvoir d’achat pour la majorité du peuple algérien et le développement continu du chômage endémique des jeunes”.
En matière de libertés publiques, les forces du PAD dénoncent “le dispositif juridique répressif” qui “ne cesse de s’élargir notamment par l’introduction de l’article 87 bis du code pénal et la multiplication de dispositions criminalisant les réseaux sociaux menaçant d’illégalité, voire d’accusation de terrorisme toute forme d’opposition politique pacifique partisane et citoyenne”. “Une véritable guerre est menée contre les libertés fondamentales”, redoutent-ils. Ces derniers s’inquiètent également de ce qu’ils qualifient de “glissement du Haut Conseil de sécurité, qui est une institution légalement consultative, vers des fonctions de direction politique du pays, promulguant des décisions impératives”. Sur un autre plan, les partis politiques regroupés sous la bannière du PAD ont salué la “formidable leçon de solidarité, d’unité et d’espoir face aux calamités de la Covid-19 et aux désastreux incendies de forêt qui ont frappé notre pays”. “Loin des discours de haine et de division savamment distillés, le peuple algérien a réagi spontanément au niveau national et dans l’émigration pour venir en aide aux victimes des incendies qui ont ravagé plusieurs régions du pays pour réaffirmer son attachement à son pays et l’unité entre les Algériens et les Algériennes dans les moments difficiles”, font, par ailleurs, remarquer les signataires du communiqué. Pour eux, l’afflux de citoyens et de citoyennes de toutes les régions du pays vers la wilaya de Tizi Ouzou durant la tragédie des incendies ravageurs “signe l’échec d’une politique de division savamment entretenue pour battre en brèche l’unité du Hirak et ses revendications”.
Évoquant la crise diplomatique avec le Maroc, la position du PAD ne souffre aucune ambiguïté. Ils dénoncent fermement les agissements répétés du pouvoir marocain. “Le PAD considère que les agissements répétés du pouvoir marocain, notamment par la voix de son représentant aux Nations unies, ou sa complaisance vis-à-vis des déclarations hostiles à l’Algérie par un officiel de l’État sioniste d’Israël à partir du territoire du royaume, sont des dérives inacceptables et constituent une attitude provocatrice envers notre pays”, dénoncent les partis composant le PAD. Cependant, ils rappellent “la fraternité historique entre les deux peuples algérien et marocain, qui aspirent à la liberté, au développement et à la paix, qui doit être au-dessus de toute autre considération”.