Cette décision a été critiquée par de nombreux pays africains et organisations de défense des droits humains, qui ont accusé l’union « de légitimer les crimes du régime sioniste contre les Palestiniens ».
Na’eem Jeenah, né le 8 août 1965 dans la ville côtière de Durban, en Afrique du Sud, et directeur exécutif de l’Afro-Middle East Center, enseigne les études politiques à l’Université de Witwatersrand à Johannesburg.
Dans une interview avec l’Agence iranienne de presse coranique (IQNA), il a évoqué les raisons de l’adhésion du régime sioniste à l’Union africaine et déclaré : « Israël fait pression pour avoir une présence dans l’Union africaine depuis sa création. La présence d’Israël dans les différentes structures de l’Union peut réduire les critiques des pays africains à l’égard de la politique des occupants sionistes et affaiblir la solidarité de l’Union africaine avec le peuple palestinien.
La ferme déclaration de l’Union africaine en mai 2021, contre l’invasion israélienne de Gaza et le nettoyage ethnique à Jérusalem, risque de perdre de son efficacité si Israël peut prendre la parole lors du sommet de l’Union africaine.
En outre, l’Afrique dispose de 54 voix à l’Assemblée générale des Nations Unies et généralement de trois sièges élus au Conseil de sécurité des Nations Unies, et les pays africains participent à diverses assemblées multilatérales souvent mobilisées contre Israël. Israël veut briser ce bloc et assister aux réunions de l’Union africaine peut aider à le faire.
La décision de reconnaître Israël a été prise unilatéralement par le chef de la Commission de l’Union africaine sans consulter les États membres, en dépit du fait que les États membres se sont fermement opposés dans le passé, à la reconnaissance d’Israël. Il parait que Moussa Faki Mahamet, chef de la Commission de l’Union africaine, aurait subi des pressions du Maroc et du Rwanda avec le soutien de la France.
Cependant, 12 gouvernements ont officiellement protesté. En conséquence, la question sera soulevée au Conseil exécutif de l’Union africaine au niveau des ministres des Affaires étrangères, en octobre 2021. Cependant, il est vrai qu’un certain nombre de pays africains se sont rapprochés d’Israël au cours des dernières décennies. Il y a plusieurs raisons à cela notamment la coopération avec Israël en matière militaire et sécuritaire.
Israël vend des armes et des logiciels d’espionnage à certains pays africains, par exemple, le logiciel Pegasus utilisé par le Rwanda, l’un des principaux partisans d’Israël, pour espionner le président sud-africain Cyril Ramafosa.
Certains pays coopèrent également avec le régime sioniste pour collecter des informations et acheter du matériel et des logiciels de sécurité à Israël. Israël aide également certains pays dans le domaine de l’agriculture et se présente souvent aux pays africains, comme une porte d’entrée vers les États-Unis. Une condition de l’accord entre les États-Unis et le Soudan, pour retirer le Soudan de la liste américaine des sponsors du terrorisme, était que le Soudan normalise ses relations avec Israël, alors que les immigrants et réfugiés africains en Israël, sont soumis à un traitement horrible et constamment soumis à des attaques racistes de la part des membres de la communauté juive israélienne, des politiciens et du gouvernement israélien.
Jusqu’à présent, l’Union africaine a toujours été pro-palestinienne et très critique envers Israël. Les critiques pourraient diminuer si la crédibilité d’Israël est confirmée lors d’une réunion du conseil exécutif, en octobre. Ce qui aggrave la situation, c’est que les relations officielles, les initiatives diplomatiques et les capacités du lobby palestinien de l’Autorité palestinienne, dans les pays africains, sont généralement faibles même si l’Union africaine reconnait la légitimité de la questions palestinienne ».
iqna