Le président iranien Ebrahim Raïssi a affirmé lundi que «la défaite» des États-Unis en Afghanistan, où les talibans ont repris le pouvoir, devait se transformer en une «opportunité de paix» dans ce pays voisin de la République islamique d’Iran.
«La défaite militaire et le départ des États-Unis d’Afghanistan doivent se transformer en opportunité pour établir la sécurité et une paix durable dans ce pays», a déclaré le président Raïssi, affirmant que Téhéran «tenait aux relations de bon voisinage avec l’Afghanistan», selon un communiqué officiel publié sur le site de la présidence.
Les talibans sont entrés dimanche dans Kaboul sans faire couler le sang. Mais leur fulgurant triomphe a déclenché des scènes de panique monstre à l’aéroport de Kaboul. Une marée humaine s’est précipitée lundi vers ce qui est la seule porte de sortie de l’Afghanistan.
Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ont montré plus tôt des scènes de totale anarchie, comme ces centaines de personnes courant près d’un avion de transport militaire américain qui roule pour aller se mettre en position de décollage, pendant que certaines tentent follement de s’accrocher à ses flancs ou à ses roues.
Washington a envoyé 6.000 militaires pour sécuriser l’aéroport et faire partir quelque 30.000 Américains et civils afghans ayant coopéré avec les États-Unis qui craignent pour leur vie.
De Madrid à La Haye, en passant par Paris, Bucarest, Londres, plusieurs autres pays s’activent aussi pour rapatrier leurs ressortissants.
Les vols, civils et militaires, suspendus lundi après-midi en raison de l’envahissement des pistes, ont repris dans la nuit, a annoncé le Pentagone.
Les rues de Kaboul sont à l’opposé restées relativement calmes lundi. Des talibans en armes patrouillaient les rues, installant des postes de contrôle, notamment dans la «Green zone», auparavant ultra-fortifiée qui abrite les ambassades et les organisations internationales.
Des discussions sont encore en cours pour formaliser la prise du pouvoir par les talibans, qui ont multiplié les messages à l’intention de la communauté internationale pour l’assurer que les Afghans n’ont rien à craindre d’eux.
La Chine a été le premier pays à dire lundi vouloir entretenir des «relations amicales» avec les talibans.
La Russie et l’Iran ont aussi fait des gestes d’ouverture.
Washington, qui déplore 2.500 morts et une facture de plus de 2.000 milliards de dollars, et dont l’image en ressort profondément écornée, a essuyé de nombreuses critiques de ses alliés européens.
Le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, a dénoncé un «échec de la communauté internationale», et la chancelière allemande, Angela Merkel, a conclu que tout «n’a pas été réalisé comme nous l’avions prévu».
Le président français, Emmanuel Macron, a estimé que l’Afghanistan ne devait «pas redevenir le sanctuaire du terrorisme qu’il a été» et appelé à «une réponse (internationale) responsable et unie».
AFP