Ces incendies surviennent au milieu d’un été caniculaire marqué par une raréfaction de l’eau. Une trentaine de feux ont été enregistrés, propagés par un vent fort qui complique la tâche des secouristes.
Cinq personnes sont mortes dans les incendies qui se sont déclarés, lundi 9 août, en Kabylie, une région montagneuse fortement boisée et densément peuplée, située dans le nord du pays, à une centaine de kilomètres à l’est d’Alger.
Deux personnes sont mortes à Aït Yenni, une à Yakouren et une autre à Tinkicht, une commune proche d’Azazga, dans la wilaya (préfecture) de Tizi-Ouzou, a précisé le conservateur local des forêts, Youcef Ould Mohamed, cité par l’agence officielle Algérie Presse Service. Les incendies ont fait une cinquième victime à Tizi-Ouzou, a-t-il annoncé un peu plus tard sur la chaîne de télévision Ennahar.
Une trentaine d’incendies ont été enregistrés, propagés par un vent fort qui complique la tâche des secouristes, a observé M. Ould Mohamed. Ces feux surviennent au milieu d’un été caniculaire marqué par une raréfaction de l’eau. Le barrage le plus important de la région, celui de Taksebt, est pratiquement à sec. Les services météorologiques prévoient une température de 42 degrés mardi et mercredi dans la région.
A Aït Yenni et à Larbaa Nath Irathen, les flammes sont arrivées à proximité des habitations, provoquant un mouvement de panique parmi les personnes qui ont quitté leur domicile.
Des renforts ont été dépêchés dans de nombreuses wilayas (préfectures) et des hélicoptères de lutte contre les incendies ont été mobilisés. Plusieurs corps participent aux opérations d’extinction et d’évacuation : la protection civile, les forêts, l’armée, la gendarmerie nationale, les communes, les chasseurs et de nombreux citoyens.
Lors du conseil des ministres du 25 juillet, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné d’élaborer un projet de loi punissant sévèrement les auteurs d’incendies criminels de forêt, avec des peines allant jusqu’à trente ans de prison ferme. Début juillet, trois personnes soupçonnées d’être impliquées dans des incendies ayant ravagé 1 500 hectares de forêts dans le massif des Aurès (nord-est de l’Algérie) ont été arrêtées.
Pays le plus étendu du continent africain, l’Algérie ne compte que 4,1 millions d’hectares de forêts, avec un maigre taux de reboisement (1,76 %). Chaque année, le pays est touché par des feux de forêt. En 2020, près de 44 000 hectares de taillis sont partis en fumée. Les autorités avaient annoncé avoir arrêté plusieurs auteurs d’incendies criminels.