La procédure d’extradition de François Compaoré, frère cadet du président burkinabè déchu Blaise Compaoré, de la France vers le Burkina Faso, dans le dossier de l’assassinat le 13 décembre 1998 du journaliste d’investigation Norbert Zongo, a été suspendue vendredi, par la Cour européenne des droits de l’homme, ont annoncé ses avocats dans un communiqué.
Ce vendredi Compaoré a obtenu de la Cour européenne des droits de l’homme que la mesure d’extradition vers le Burkina Faso dont il faisait l’objet “ne soit pas mise à exécution”, indiquent ses avocats qui ajoutent que la Cour “a mis en demeure le gouvernement français de ne pas procéder à cette extradition tant que la procédure européenne serait pendante”.
“La position de la Cour, qui protège désormais Paul François Compaoré des traitements inhumains et dégradants auxquels il était exposé et lui assure un procès équitable, contredit avec éclat les déclarations du Président de la République française, l’avis de la Cour d’appel de Paris, l’arrêt de la Cour de cassation et l’arrêt du Conseil d’Etat français, qui étaient hélas unanimes pour approuver cette mesure d’extradition”, souligne le communiqué des avocats.
Le 30 juillet dernier, le Conseil Etat de la France avait validé l’extradition vers le Burkina Faso de François Compaoré après quatre années de procédures judiciaires.
Compaoré avait annoncé à travers ses avocats qu’il avait pris acte de cette mesure et était prêt à faire face, dans la dignité, dans l’honneur et avec responsabilité, à la justice burkinabè. Il avait par la même occasion annoncée avoir saisi la Cour européenne des droits de l’Homme.
Le frère cadet de l’ex-président Blaise Compaoré est sous le coup d’un mandat d’arrêt international dans le cadre de l’enquête judiciaire portant sur l’assassinat de Norbert Zongo, fondateur du journal L’Indépendant.
Le 13 décembre 1998, le journaliste Norbert Zongo, et trois autres personnes qui l’accompagnaient, avaient été retrouvés totalement calcinés dans leur véhicule.
L’enquête a conclu à un assassinat politique d’autant que le journaliste enquêtait à l’époque sur la mort de David Ouédraogo, le chauffeur de François Compaoré.
La justice burkinabè avait finalement conclu à un non-lieu en faveur de François Compaoré, le principal accusé.
Au lendemain de la chute du président Blaise Compaoré en octobre 2014, la justice burkinabè a décidé de rouvrir le dossier et émis en mai 2017 un mandat d’arrêt international contre François Compaoré, réfugié alors en France.
François Compaoré avait été interpellé, en octobre 2017, à l’aéroport en France.
AA