L’aviation israélienne a revendiqué, jeudi, ses premiers raids aériens depuis des années au Liban. Elle dit avoir visé des sites de lancement de roquettes dans la foulée de tirs depuis le Liban-Sud vers le nord d’Israël.
Israël a procédé à des frappes aériennes dans le sud du Liban, d’où deux roquettes ont été tirées en direction d’Israël plus tôt dans la journée.
“Des jets de combats de l’armée ont ciblé des sites de lancement et des infrastructures d’où des roquettes ont été tirées au Liban dans un but de terreur”, a écrit, jeudi 5 août, l’armée israélienne dans un bref communiqué.
L’aviation israélienne bombarde régulièrement des positions présumées du mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza et mène aussi des frappes en Syrie voisine, où elle cible des positions d’éléments pro-iraniens. Mais ses dernières frappes aériennes connues au Liban remontaient à 2014, a confirmé l’armée israélienne, et s’inscrivent dans la foulée d’échanges de tirs à la frontière.
Deux roquettes tirées depuis le Liban se sont abattues, mercredi, en Israël, qui a répliqué en effectuant des tirs d’artillerie en direction de son voisin, sur fond de tensions accrues dans la région après une attaque contre un pétrolier menée dans le Golfe d’Oman – qu’Israël et les États-Unis ont imputée à l’Iran.
Aucun groupe n’a revendiqué ces tirs de roquettes, effectués depuis le sud du Liban, où sont présents des combattants du Hezbollah chiite soutenu par Téhéran.
La chaîne de télévision du Hezbollah, Al Manar, a déclaré que les avions israéliens avaient procédé à deux raids dans les environs de la ville de Mahmoudiyah, près de la frontière israélienne.
Le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, a demandé à ce qu’un “message ferme” soit adressé à la Finul, la Force intérimaire des Nations unies au Liban déployée dans le sud du pays à la frontière avec Israël, d’après le ministère de la Défense.
Présente au Liban depuis 1978, la Finul surveille depuis 2006 la frontière israélienne en coordination avec l’armée libanaise et veille à l’application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité, adoptée après la guerre ayant opposé Israël au Hezbollah, mouvement armé libanais très influent dans le sud du Liban qui n’a pas commenté les tirs.
Le commandant de la mission onusienne, le général Stefano Del Col, a appelé “les parties” à “cesser le feu et faire preuve d’une retenue maximale pour éviter une escalade, particulièrement en ce jour d’anniversaire solennel”, a indiqué mercredi la Finul dans un communiqué, au jour du premier anniversaire de l’explosion au port de Beyrouth.
Le 4 août 2020, l’explosion de centaines de tonnes de nitrate d’ammonium avait fait 214 morts, plus de 6 500 blessés et dévasté plusieurs quartiers de la capitale du Liban, pays englué dans la pire crise socio-économique de son histoire.