Le gouvernement fédéral a approuvé un accord de vente d’armes, évalué à près de 74 millions de dollars, à l’Arabie saoudite par l’entremise de relations d’affaires canadiennes, et ce, malgré un moratoire sur les permis d’exportation et les vives critiques en matière du respect des droits de la personne qui pèsent contre le Royaume.
Ottawa a délivré, l’année dernière, un permis de courtage à une entreprise canadienne qui a vendu pour 73,9 millions de dollars d’explosifs à l’Arabie saoudite, a déclaré le ministère des Affaires mondiales dans un rapport.
Les armes en question sont originaires de France, selon le Rapport 2020 sur les exportations de biens militaires du Canada, a rapporté le «Globe and Mail», mardi.
En 2018, le Parlement canadien a adopté une loi donnant à Ottawa le pouvoir de réglementer le courtage de la vente ou du transfert d’armes ou d’autres technologies restreintes entre deux pays étrangers ou plus, lorsque des Canadiens ou des entreprises canadiennes sont impliqués dans la transaction.
Les transactions d’armes étrangères négociées par des Canadiens ou des entreprises canadiennes situées à l’extérieur du pays nécessitent ainsi un permis de courtage octroyé par Ottawa.
Peu de choses sur les transactions ont été divulguées, a rapporté le «Globe and Mail» dans son article.
L’identité des courtiers et des fournisseurs d’armes demeure secrète au nom de la confidentialité commerciale.
La nature précise des marchandises vendues n’est pas non plus révélée, mais il est indiqué qu’elles appartiennent à la catégorie 2,4 de la liste de contrôle des exportations, qui comprend les «bombes, torpilles, roquettes, missiles, autres engins et charges explosifs et équipements et accessoires connexes», a indiqué le quotidien.
L’Arabie saoudite a lancé une guerre contre le Yémen depuis 2015.
Des groupes de défense des droits, des universitaires et des conseillers politiques ont longtemps demandé à Justin Trudeau de geler les ventes d’armes à l’Arabie saoudite, et de suivre l’exemple de l’Allemagne et de la Suède qui ont toutes deux annulé les contrats d’armement avec l’Arabie saoudite.
Les militants invoquent notamment le risque important que les articles négociés puissent être utilisés pour commettre ou faciliter une violation grave du droit international humanitaire, des droits de l’homme ou des actes graves de violence à l’égard des femmes et des enfants.
AFP