Le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Ahmed Réda Chami, a appelé, jeudi à Rabat, à une réforme du système de santé et de sécurité au travail fondée sur une vision globale, lors d’un atelier de restitution virtuelle, dédié à la présentation de l’avis du Conseil intitulé Santé et sécurité au travail : un appui essentiel au développement économique et social.
Les risques dans les lieux de travail concernent tout le monde, a-t-il fait observer, soulignant que ceux-ci peuvent se traduire soit par des accidents de travail soit par le développement de maladies dites professionnelles.
Il a aussi précisé qu’au Maroc, environ 2 000 décès par an sont liés à des accidents de travail selon le Bureau international du travail (BIT), soit un des chiffres des plus élevés dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA).
Pour sa part, Najat Simou, présidente de la commission de l’emploi et des relations professionnelles qui a supervisé l’élaboration de cet avis, a fait savoir que le rehaussement des normes de santé et sécurité au Maroc doit s’effectuer en tenant compte de sept enjeux majeurs à savoir : promouvoir la culture de la santé et de la sécurité professionnelle, refondre la législation nationale afin d’accompagner le rythme de l’évolution des normes internationales et de répondre aux défis relevés par le marché du travail et développer la gouvernance dans le domaine de la santé et sécurité au travail.
Il s’agit également de mettre en place un système d’informations basé sur les données et statistiques qui appuient les efforts de développement de la santé et sécurité au travail, de développer la médecine du travail, ainsi que d’assurer des formations prioritaires dans les spécialisations scientifiques pour la santé et la sécurité au travail et de s’appuyer sur la recherche et les études scientifiques. L’étude du CESE fait également état du problème de la gouvernance du système de santé et de sécurité au travail, de la dispersion de la responsabilité de gestion de la santé et de la sécurité entre plusieurs acteurs, des limites de la législation nationale face aux normes internationales et de la faiblesse de la protection sociale.