L’Observatoire euro-méditerranéen des droits humains (Euromed Monitor) a pointé du doigt des restrictions sur les libertés au Maroc, visant particulièrement la liberté d’opinion, d’expression et de la presse. Un rapport publié ce lundi a déploré notamment les «méthodes illégales pour détenir, poursuivre et diffamer des activistes et des journalistes». Pour l’heure, «les autorités marocaines détiennent ou poursuivent toujours 21 journalistes et militants des droits civils et humains», dont Soulaiman Raïssouni, «pour avoir exprimé leurs opinions à travers les médias ou les réseaux sociaux», a indiqué l’ONG.
Selon Euromed Monitor, «l’absence de garanties constitutionnelles et légales suffisantes pour protéger le droit fondamental à la liberté d’opinion, d’expression et de travail journalistique a conduit à l’exacerbation des violations officielles et des abus envers l’exercice de ces libertés», a souligné un communiqué au sujet du rapport, qui s’est basé sur les témoignages de 15 journalistes et militants marocains ou de leurs proches.
Conseiller juridique de l’Observatoire euro-méditerranéen, Tariq Hajjar, a indiqué par ailleurs que la Constitution marocaine de 2011 «comprenait un ensemble d’articles garantissant la liberté d’opinion et d’expression», de même que le Pacte International relatif aux droits civils et politiques, ratifié par le Maroc. D’où les recommandations du rapport pour «libérer toutes les personnes détenues au motif de délits d’opinion et d’expression» et «mettre fin à la politique de poursuite et de détention des activistes et des journalistes et de restriction de leur travail légitime».