Des militants des droits humains et des journalistes ont manifesté, samedi à Rabat, pour appeler à la «libération immédiate» de Soulaiman Raissouni, condamné vendredi à cinq ans de prison et 100 000 dirhams d’amende, par la Chambre criminelle de la Cour d’appel de Casablanca. Ils ont ainsi dénoncé le verdict, en scandant des slogans qui pointent des atteintes aux droits de l’Homme. Les manifestants ont également critiqué les tentatives des autorités locales d’interdire le sit-in, qui s’est déroulé devant le Parlement.
Le sit-in fait partie d’une dizaine de manifestations qui se sont déroulées dans d’autres villes marocaines, à l’appel du «Comité de soutien de Soulaiman Raissouni, d’Omar Radi, de Maati Monjib et des autres victimes des atteintes à la liberté d’expression». Samedi, l’instance a déclaré le 10 juillet comme «Journée nationale de solidarité avec les détenus politiques, d’opinion et de liberté d’expression» en appelant à des sit-in à Marrakech, Rabat, Casablanca, Agadir, Tanger, Safi, Larache et Ksar El Kébir, entre autres.
En mai 2020, Soulaiman Raissouni a été arrêté, puis placé en garde en vue suite à une plainte déposée contre lui par un jeune homme se déclarant homosexuel, qui accuse l’ancien rédacteur en chef d’Akhbar Alyaoum d’«agression sexuelle» pour des faits remontant à fin 2018. Depuis son interpellation, il était en détention en attendant son procès et mène, depuis début avril, une grève de la faim. Son comité de défense, Reporters sans frontières (RSF) ainsi que d’autres activistes dénoncent «un procès inéquitable, entaché de violations» et un «verdict injuste et sévère».