Des académiciens et journalistes ont examiné, lors d’une rencontre tenue vendredi à Casablanca, la question de la responsabilité morale du journaliste dans la diffusion sur les réseaux sociaux et son impact sur les entreprises médiatiques dont il relève.
Ils se sont arrêtés, lors de cette rencontre organisée par le Conseil national de la presse (CNP), en présentiel et en distancie, sur la limite de cette responsabilité morale en rapport avec la conscience et l’engagement professionnels du journaliste en dehors de son lieu de travail.
Dans une allocution d’ouverture, diffusée par visioconférence, le président du CNP, Younes Moujahid, a abordé la question de la responsabilité en journalisme et ses limites en dehors des entreprises médiatiques. Il a rappelé que le journaliste professionnel est tenu de respecter les règles déontologiques de la profession.
L’objectif escompté de ce genre de rencontres, a-t-il dit, repose sur la volonté de développer l’expérience journalistique sur la base des expertises et expériences réussies des pays pionniers en la matière, dans le respect total et responsable de la liberté d’expression.
Dans le même ordre d’idées, le président de la commission de l’entreprise de presse et de la mise à niveau du secteur au sein du conseil, Noureddine Miftah, a indiqué que les réseaux sociaux sont devenus désormais une nouvelle réalité qui s’impose avec force. Il a relevé que la révolution médiatique numérique y afférente fait que les informations ne sont plus liées comme par le passé au volet professionnel reconnu, mais à celui d’informer le citoyen en un temps record.
Il s’est aussi interrogé sur le degré de respect du porteur de la qualité de journaliste des règles morales dans la diffusion de propos personnels et non à la demande de son entreprise médiatique, et qui pourraient être des propos subjectifs sur différentes questions sociales.
Il a également insisté sur l’importance du rôle assumé par le journaliste dans l’information des citoyens, notant que la liberté d’expression du journaliste n’a pas de limite et n’est régie que par le respect des règles juridiques et morales qui sont en constante évolution.
De son côté, le directeur de l’Institut supérieur de l’information et de la communication (ISIC), Abdellatif Bensfia, a mis l’accent sur la sensibilité que revêt la question de la responsabilité morale en matière de diffusion de publications individuelles sur les réseaux sociaux, qu’il s’agisse de journalistes professionnels ou de public récepteur, notamment lorsqu’il s’agit de distinguer entre les propres propos individuels et ceux émanant de l’intérieur de l’entreprise médiatique.
Pour ce qui est de l’impact des propos subjectifs du journaliste sur la réputation de l’entreprise dont il relève, Bensfia a souligné qu’en l’absence d’un contrat entre l’établissement et le journaliste à ce sujet, la question reste tributaire du respect des règles professionnelles et déontologiques régissant les formes d’expression sur les réseaux sociaux.
Le journaliste ne peut en aucun cas priver le public avide de l’opinion libre et d’informations rapportées de divers milieux professionnels, a-t-il ajouté, tout en s’interrogeant sur la question de rallier entre les médias traditionnels qui accomplissent un travail organisé et les réseaux sociaux qui permettent cette opinion libre dont nous avons besoin en tant que public.