A quelques semaines des élections du 8 septembre, le PSU a décidé de tourner la page de la Fédération de Gauche Démocratique pour se présenter seul au scrutin législatif. Un divorce qui était prévisible.
Le projet de fusion des partis de la Fédération de la gauche démocratique (FGD) subit un sérieux coup dur. La promesse de l’annoncer avant l’échéance des prochaines élections législatives tombe à l’eau. Même l’espoir de candidatures communes des trois composantes de la FGD -déjà expérimentée aux scrutins des communales et régionales de 2015 et des législatives de 2016- est écarté.
A l’issue de sa réunion du lundi 28 juin, le bureau du Parti socialiste unifiée (PSU) a décidé de faire cavalier seul lors du scrutin du 8 septembre. Une résolution transmise, ce mardi lors d’une réunion à Rabat, par la secrétaire général du PSU, Nabila Mounib, aux chefs des partis du Congrès national ittihadi (CNI), Abdeslam El Aziz, et du Parti de l’Avant-Garde Démocratique et Socialiste, Ali Boutaouala.
Un divorce prévisible
Ce divorce était prévisible, tant les divergences étaient criantes entre les partisans de l’intégration. Les plus enthousiastes à la fondation d’un nouveau parti sont dans les rangs du CNI et du PADS ainsi que parmi des membres du PSU, issus des anciens du Mouvement des Démocrates Indépendants libres, de Mohamed Moujahid, et du Mouvement Fidélité et Démocratie, une scission de l’USFP menée en 2002 par Mohamed Sassi, ex-secrétaire de la Jeunesse du parti de la Rose. Deux petites structures ayant fusionné avec l’OADP en 2002 pour former la Gauche Socialiste Unifiée et en 2005 pour donner naissance au Parti Socialiste Unifié.
En revanche du côté des anciens de l’Organisation d’Action Démocratique Populaire (OADP), fondée en 1983 par Mohamed Bensaid Aït Idder, ils sont toujours restés sur la réserve. Ils ne souhaitaient pas revire l’expérience de 2002 et 2005, lorsqu’ils avaient donné les clés de l’OADP à de petites formations politiques avec comme objectif d’unifier la gauche non gouvernementale, avant que les camarades de Nabila Mounib ne reprennent les commandes du PSU en janvier 2012, suite à dix années de présidence de Mohamed Moujahid. Mme. Mounib est d’ailleurs le leader de cette ligne politique.
La secrétaire général du PSU est, en effet, accusée par le députe Omar Balafrej de «bloquer» le projet de la Fédération de la gauche démocratique. «Elle en assume la responsabilité», avait-il indiqué en octobre dernier à l’hebdomadaire arabophone Al Ayam.
Aux élections législatives du 7 octobre 2016, la liste FGD, formée par le PSU, CNI et PADS, n’a remporté que deux sièges. Pour mémoire, sous l’ère Driss Basri, le puissant ministre d’Etat à l’Intérieur, l’OADP avait cinq représentants à la Chambre des représentants. Un score qui reste à la portée des camarades de Nabila Mounib à condition que les militants du PSU soient inscrits sur les listes électorales et ensuite se mobilisent pour voter le 8 septembre prochain. En revanche, du côté du CNI et du PADS la mission s’annonce difficile pour accéder à la Chambre basse